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Marseille est très mal désenclavée pour aller à la plage. - Mutations urbaines - Les transports marseillais en mouvement - Brèves de trottoir - La revue du témoignage urbain

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Brèves de trottoir

Marseille est très mal désenclavée pour aller à la plage.

Dialogue avec une cinquantenaire qui attendait son bus le premier décembre 2005.*


Marseille est très mal désenclavée pour aller à la plage.
 Marseille est très mal désenclavée pour aller à la (...)

Koinai : Que pensez-vous de l’arrivée du tram ?
C’est extraordinaire ! Marseille est très mal désenclavée pour aller à la plage. Alors qu’ils sont en train de nous mettre le tramway, là où il y avait déjà de la circulation et pour l’extérieur, on n’a toujours rien. Pour les jeunes qui veulent aller à la plage, ils ne peuvent pas, ils sont coincés, ça ne va pas du tout. Maintenant, pour les travaux, ben, il faut bien que ça s’améliore.

K : Pensez-vous que le centre sera mieux achalandé ?
Je me demande où les gens vont descendre. Quand vous voyez la situation des tramways au milieu, la réduction des trottoirs, on se demande où les gens vont passer. C’est la ville qu’on paye le plus.

K : Pensez-vous que le site sera vert ?
Quand vous passez le matin à cinq heures, oui, c’est propre, mais les gens jettent dans la rue. Ils avaient affiché qu’il y avait des amendes mais ça n’a jamais marché. Qu’ils mettent des gens puisqu’il y a des gens au chômage : qu’ils les embauchent ! Les gens manquent de civilité, complètement !

K : Avez-vous une voiture ?
Oui, j’ai une voiture mais pas à Marseille. Où la garer ? Comment la garer ? Vous tournez pour avoir une place de parking. Vous ne pouvez pas avoir une voiture ici !

K : D’où êtes-vous ?
Je suis des Pyrénées. Je travaille à Marseille, je suis éducatrice avec les dix-huit/trente-cinq ans en galère. Il y a dix ans que je suis de retour et au boulevard National, il y a trois ans. Il y a des différences ! Beaucoup plus de gens qui mendient, alors que cela avait disparu, les rues sales... Il y avait une conscience civique qui a complètement disparu. Pour les travaux, pour moi, c’est normal si on veut de l’amélioration.

K : Êtes-vous abonnée au parking ?
Ah, non, non, je suis plutôt écologiste : je pense que le tramway, c’est bien.

K : Pensez-vous qu’il y aura moins de pollution ?
Oui, bien sûr, mais ils n’ont pas du tout pensé à l’extérieur, aux plages. Nous avons quand même un territoire magnifique, les calanques. Il y a des enfants qui ne sont jamais sortis de cette ville ! Ils ne savent pas comme c’est beau, les collines. Ce n’est pas normal ! On devrait mettre plus de bus et de transports en commun pour l’extérieur !

K : Quelle ligne prenez-vous ?
Je prends le quarante-deux, le trente, le trente-trois, le trente-quatre, et le soixante-quinze pour aller travailler ; je travaille à la Plaine. Pour le soixante-quinze, c’est pareil : ça a été changé, on n’a aucune indication pour savoir où il faut le prendre, c’est très compliqué pour les Marseillais de s’y retrouver, quoi !

K : Et vous trouvez votre chemin ?
Alors, ce que j’ai noté aujourd’hui, c’est que les employés des bus sont beaucoup plus agréables depuis qu’ils ont repris le travail. Avant vous posiez une question, à peine ils vous répondaient. Maintenant, non seulement ils vous répondent, mais ils s’informent au téléphone. Ça s’améliore depuis les grèves, on dirait qu’ils veulent se rattraper. Moi, j’ai marché à pied !

K : Vous faites vos courses ici ?
Non, à la Belle de Mai, j’ai tout là-bas. Je viens en ville, de temps en temps, pour des choses exceptionnelles : pour aller à la bibliothèque, pour certains magasins que je ne trouve pas dans mon quartier. Mais, vous savez, à la Belle de Mai-National, on a tout ce qu’il nous faut, là, c’est très bien, on a tous les magasins.

K : Certaines lignes vont disparaître, qu’en pensez-vous ?
Quand on est service public, ils ne doivent pas !

K : Êtes-vous pour le service public ou privé ?
Mitigé, les deux. Oui, parce que ça retient les gens à faire n’importe quoi. Le service public ça contraint à mettre des services où il y a trois ou quatre clients. Et le reste, ça empêche que les gens se retrouvent pour des raisons pas toujours nettes en maladie ou autre !

K : Que pensez-vous du prix des transports ?
Je pense que ça grève un budget, parce que c’est très cher. Vous avez une heure entre, vous n’avez pas le temps de faire toutes les caisses, pas le temps de faire les courses. Il faudrait des cartes moins chères ! L’abonnement, il faut le payer sur l’année. Moi je ne suis pas toujours là, ce n’est pas intéressant. C’est une ville très chère, pour les transports, oui, c’est cher !

K : Pensez-vous qu’il y aura moins d’embouteillages après ?
À voir.

K : Attendez-vous les bus ?
Et pour les bus de nuit , je ne vous dis pas ! Il m’est arrivé de le prendre quand j’avais des horaires de soirée. Même l’hiver, il y a des bus de nuit, mais ils arrivent comme des fous. Non, non, ils font n’importe quoi, ils foncent dans la ville. Ce n’est pas du tout intéressant. Le métro de nuit, c’est dangereux ; je l’ai fait une fois, je ne le referai pas : toujours les mêmes gamins (douze-quinze ans) qui font du rentre-dedans, qui essaient de vous faire peur, et il n’y a plus personne pour surveiller ! Non, il n’y a plus de contrôleur, plus d’agent à l’accueil ; il n’y plus personne, donc les enfants sont livrés à eux-mêmes !

Propos recueillis par Carmen Afarian ; rédaction : Patricia Rouillard.

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