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Circulations

La voiture à tout prix

Marylène est secrétaire commerciale chez Ferrari et Maserati. L’automobile, c’est son domaine d’activité depuis six ans. C’est la voiture qui la fait vivre. Fraîchement débarquée du Vaucluse, elle découvre Marseille en plein réaménagement de la voirie en prévision de l’arrivée du tramway. À l’heure où la ville insuffle l’idée de se transporter en commun, de couper court à la pollution et aux bouchons, elle revient sur les atouts de l’auto.


La voiture à tout prix
 La voiture à tout prix

Koinai : Les transports en commun menacent-ils le marché de l’automobile ?
- Non, enfin, je ne pense pas. De toute façon, des voitures, y’en aura toujours, je ne pense pas que ça joue sur la vente. C’est l’évolution, c’est comme ça, c’est la vie, on va pas revenir en arrière avec la charrette et les chevaux, faut vivre avec son temps. De toute façon, forcément, bien souvent, dans les couples, les deux ont besoin de se déplacer, ils travaillent pas en bas de chez eux. Je ne pense pas que la mairie puisse faire grand chose là-dessus. Les gens prennent la voiture par choix ; pour eux c’est plus pratique parce que ça va plus vite que de changer trois fois de transport en commun. C’est pas parce qu’ils vont mettre des horodateurs que...

K : Quelles sont les qualités de la nouvelle Ferrari ?
- Les qualités ? Elle est beaucoup plus puissante, beaucoup plus belle. C’est la mieux ! C’est la dernière, c’est normal. C’est ce que tout le monde dit... Moi, je ne peux pas vous le dire ; je ne l’ai pas vue. Mais personne ne l’a vue. Elle sera dévoilée au salon de Genève, au mois de mars. Mais elle a été dévoilée aux concessionnaires, à Maranello, donc à l’usine. Et d’après les premiers échos que j’ai eu de la réunion, il paraît que c’est vraiment une super voiture. Elle est encore plus puissante, elle est plus belle dans tous les sens du terme. On n’a pas eu de photo. On n’a rien eu. En principe, c’est toujours tenu très très secret, mais vraiment, plus que secret. Nous-mêmes, en tant que concessionnaires, on est au courant le dernier mois, à la dernière minute. Même là-bas, ils n’ont pas eu le droit de prendre des photos. Ici, ils en ont dévoilé une dans la presse. C’est la même partout, c’est la remplaçante de la Maranello. Elle fait 620 chevaux, j’crois.

K : Ce dernier modèle, vous devriez le recevoir quand ?
- Normalement au mois d’août. Une seule, parce qu’on n’a pas droit à plus. C’est ce qui est prévu. Mais entre ce qui est prévu et ce qui se fait... Si vous voulez, chaque année ils regardent le nombre de véhicules qui vont sortir et une fois qu’ils ont déterminé le nombre, ils disent il y en a tant pour la France, tant pour l’Espagne etc. Et après, Paris décide à combien de voitures a droit tel concessionnaire. C’est comme ça, on n’a pas le choix. Si vraiment on a des clients et qu’on essaie de mettre la pression, peut-être qu’on arrivera à en décrocher une de plus, mais c’est Ferrari qui décide. S’ils décident qu’il n’y en aura qu’une ici, eh bien il n’y en aura qu’une. On peut avoir dix clients, vingt clients... Eux, ce qu’ils veulent, c’est garder le rêve. Si pour un modèle, il doit y avoir cinq véhicules sur Marseille, il n’y en aura pas six. Si l’on en veut plus, il faut remplir tel critère, il faudra attendre l’année prochaine.

K : Vous-même, vous circulez en voiture ?
- Oui. C’est un choix. Je ne suis pas obligée de prendre les transports en commun.
J’ai vécu dans l’Isère, à Grenoble. Là-bas, le tramway, je l’utilisais souvent. C’est vrai que c’était plus pratique, y’avait moins de problèmes pour se garer et le tramway fonctionnait très bien. Y’a pratiquement pas d’agressions, mis à part si on y va le soir, peut-être très tard. Mais en pleine journée, euh... Mis à part faire attention à son sac, pour ne pas se faire piquer le sac ou le porte-monnaie... Mais je ne me sentais pas agressée par l’insécurité dans le tram. Je trouvais que c’était quelque chose de très bien pour aller dans le centre-ville. C’est une plus petite ville, et puis j’y suis née. Je connais mieux, je sais les coins qu’il faut éviter. Y’a des endroits où je ne serais pas allée en tramway dans Grenoble. Mais, où j’avais l’habitude de circuler, y’avait pas de problème particulier. Et puis, il y a relativement plus d’arrêts, donc on peut descendre en cas de problème.

K : Les travaux vous gênent-ils ?
- Ah oui, c’est vrai que ce n’est pas facile. C’est surtout au niveau du centre ville, ça va être de plus en plus compliqué. Nous, on habite le XXIIème arrondissement, donc on est obligés de passer là où ils font les travaux du métro ou du tram, on ne sait plus, plus ceux de la voie express, la L2. Donc, au niveau circulation, c’est vrai que c’est relativement embêtant. Ils ont raccourci des voies, fermé des rues...

K : Pourquoi ne pas prendre les transports en commun ?
- Dans les grandes villes en général, les transports en commun, ça ne me plaît pas, j’aime pas trop. Je ne me sens pas en sécurité, surtout à Marseille. Ici, c’est une grande ville, en plus je ne connais pas, seulement un an que je suis là. Je ne connais pas du tout le réseau. Je suis allée une ou deux fois dans le métro parce que j’étais obligée, parce qu’on n’avait pas le choix, mais c’est vrai que je ne me sentais pas du tout en sécurité, pas à cause de la fiabilité des véhicules, c’est par rapport aux gens. Les endroits où il ne faut pas aller, je ne les connais pas, voilà ! C’est personnel, hein ? Ça n’engage que moi. Y’ a certaines heures, et même maintenant, y’a même plus d’heure, hein ! C’est vrai qu’avec tout ce qu’on entend, ça donne pas envie, c’est pas sécurisant. Descendre dans les sous-sols pour prendre le métro c’est quelque chose qui me fait peur, donc je ne le fais pas. Là, il va y avoir le tramway. Je ne sais pas comment ça va être mais je trouve que déjà c’est plus sécurisant que le métro. Pour le métro ils rajoutent de nouvelles rames, ils vont faire plein de nouveaux arrêts. Y’en a besoin ; y’a des personnes qui n’ont pas les moyens d’avoir deux véhicules dans leur foyer donc ça va faciliter la circulation et dégorger le réseau.

Propos recueillis le 9/02/06 par Christophe Péridier ; rédaction : Patricia Rouillard.

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