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Manger, une pratique culturelle - Inventaires - La revue du témoignage urbain

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Manger, une pratique culturelle

Manger n’est pas seulement un acte biologique, c’est aussi une pratique symbolique, sociale et culturelle. Autrement dit, on ne mange pas n’importe quoi, n’importe où, n’importe quand et avec n’importe qui...


sushi au beurre - visuel : CCoursaget
 sushi au beurre - visuel : CCoursaget

La cuisine reflète les conditions historiques et économiques, ainsi que les valeurs sociales et culturelles de chaque société. Chacune d’elles a un système culinaire propre, qui repose sur l’interaction de techniques, de rapports sociaux et de représentations. Chacune a ses propres valeurs et élabore, à travers ses plats, ses manières de table (à table ou à terre) et de manger (avec des couverts ou des baguettes, à la main), un contenu aux notions d’identité et d’altérité, mijotées à partir d’opposition (viande halal et viande haram), de répulsion (vers de karité, cuisses de grenouilles, viande de chien), d’interaction (pâtes à la sauce « rouge ») ou d’emprunt (attrait pour les « cuisines ethniques »). Comme tout marqueur culturel, par lequel on affirme une identité et on définit une altérité, les pratiques culinaires et alimentaires résultent de stratégies d’appartenance (à son groupe) et de différenciation (par rapport aux autres). En définitive, la cuisine serait une sorte de « langage dans lequel chaque société code des messages qui lui permettent de signifier au moins une partie de ce qu’elle est (1) », mais aussi le moyen de classer l’altérité sur un mode alimentaire.

Je propose, pour ce premier éditorial et pour ceux à venir, de poser une question - et d’y apporter des éléments de réponse - sur la vaste problématique des pratiques culinaires et alimentaires, en tant que marqueur d’identité (sa cuisine) et d’altérité (la cuisine des autres). Pêle-mêle, je m’arrêterai sur les représentations des uns de la cuisine des autres, qui entraînent jusqu’à la répulsion physiologique (dégoût), sur les interdits alimentaires d’origine culturelle (animal totem des animistes africains), religieuse (le porc dans le judaïsme et l’islam) ou idéologique (végétarisme), sur les cuisines festives par opposition à l’alimentation quotidienne ou encore, sur le marché des Capucins de Noailles à Marseille, un marché à l’image des flux migratoires qui façonnent la ville.

Les différentes sources qui permettront d’étayer ces éditos seront diverses : des recherches documentaires à la presse, en passant par les enquêtes sur le terrain que mèneront les salariés en insertion de Résurgences. Les approches universitaire, grand public et populaire se croiseront, pour approcher sous divers angles une problématique aussi vaste que le sont les manières de manger.


Le titre de cet article a été emprunté à celui du numéro 135 (février 2003) de la revue Sciences Humaines

(1) Claude Lévi-Strauss, Mythologiques vol. 3 Du miel aux cendres, 1967

2 Messages

  • Manger, une pratique culturelle 21 août 2009 16:56, par The beast not the best

    Manger, une pratique culturelle :
    Aujourd’hui, se nourrir correctement revient assez cher, depuis que l’ économie de marché dicte ses lois, dans une surenchère insatiable de marges de bénéfices gargantuesques, que se partagent la grande distribution, tandis que les petits producteurs régionaux font faillite et les consommateurs, comme moi se sentent abusés et impuissants face à ces escrocs, affameurs qui savent détournés les lois commerciales à leur avantage. Pourtant, quand je suis arrivé à Marseille, je pensais y trouver de la bouffe pas chère, surtout des fruits et légumes de saison, mûris juste sous le soleil provençal. Bon, c’est vrai, la vie ici, en général est moins chère que dans pas mal de villes françaises où j’ai vécu, mais, sur la qualité, je suis vraiment déçu... Tout ce qui concerne le frais, j’achète sur les marchés, comme celui de Noailles, où, malgré la variété de choix et de prix, je me sens souvent floué par la qualité de ces produits qui, même locaux, n’en sont pas moins fades, immangeables... Moi qui suis amateur de fruits,(saudade du jardin verger de mon enfance) ça m’écœure toute cette profusion de malbouffe, tout ce gâchis de surproduction qui finira à la poubelle, tout ça pour répondre aux quotas des monopoles économiques qui manipulent les petits agriculteurs qui se sentent trahis par l’état et toute la clique cupide des lobbyistes... bref... si tu veux de la qualité, et bien, faut y mettre le prix...Du coup, je préfère acheter de petites quantités chez le primeur qui m’indique l’ origine de ses produits, c’est plus cher, mais de meilleure qualité, et je me sens moins complice de ces injustices...
    J’ aime la cuisine méditerranéenne : légumes de saison que j’ agrémente d’épices et d’herbes de "Provence, en Asie" (sic)... un peu de poisson, acheté sur le port, en fin de matinée, pour un bon prix... avec ces légumes, je fais une sorte de grosse ratatouille, qu’ensuite j’utiliserais comme base pour préparer divers plats, comme de délicieuses omelettes, avec des œufs de poules, élevées en plein air... Par contre je mange très peu de viande, bien que j’aime les plats mijotés, comme le chili con carne qui a, souvent du succès, auprès de mes invités qui en redemandent...
    Je pense que c’est important, pour se nourrir, de respecter les aliments qu’ on ingère, ceux qui les produisent, leur histoire, et ainsi de s’ouvrir aux rencontres gastronomiques, conviviales et philosophiques... Par conséquent, aujourd’hui déguster " Les Nourritures terrestres" pareil à A. Gide, c’est devenu un acte de conscience politique...

  • Manger, une pratique culturelle 15 septembre 2009 14:35, par Abderrezak Djebrouni

    La nourriture c’est comme quand on achète un appartement, ce n’est pas le prix final qui compte mais celui au m².
    Acheter bio coûte cher, c’est vrai. mais les grandes surfaces commencent tout juste à nous permettre à les acheter un peu moins cher. Déjà, notre génération ne sait plus faire à manger, mais elle va réapprendre. par économie, les gens se rendront compte que de faire soi-même son gâteau au chocolat ou au yahourt coûte moins cher que d’acheter des gâteaux industriels qui nécessitent de nombreux emballages, des colorants et tout ce qui fait grossir les gens...On finira pas fabriquer notre alimentation dès qu’on le peut, par économie, et c’est meilleur pour notre santé. Mieux vaut acheter moins mais de meilleure qualité que des lots et des lots de produits industriels sans savoir ce qu’il y a dedans. Ca fait toujours sourire de voir beaucoup de gens se plaindre de ne pas pouvoir acheter des produits alimentaires de qualité quand ils en ont assez pour mettre des sommes astronomiques dans l’alcool, les téléphones portables, les vêtements ou une télévision dernier cri. C’est quoi la priorité ? Notre santé et celle des enfants ou le vituel, l’inutile et le superficiel ? et souvent, les gens achètent dans leur caddie des choses inutiles, choses qu’on peut se permettre occasionnellement si on le peut financièrement, comme les bonbons, gâteaux apéritifs, sodas plein de sucre, brioches industrielles et autres. Vous n’avez jamais remarqué qu’avec des brioches industrielles vous n’êtes jamais rassaciés ? c’est fait pour que vous consommiez plus, que vous ayez toujours envie d’en racheter...Tout comme les sandwiches industriels ou les hamburgers, une heure après on a faim. Demain, si vous prenez la route des vacances, pourquoi pas préparer ses sandwiches d’avance avec du pain frais du matin, du jambon (et pas celui plein d’eau sous plastique !), de la salade et des cornichons ? On peut se permettre quelques petites choses futiles de temps en temps mais pour beaucoup c’est quotidien.

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