Koinai : Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Sihem, j’ai 30 ans, je suis célibataire et laborantine.
K : Pour vous, c’est quoi être une femme ?
Comment ça ?! Doute-t-on encore de notre origine ? Je suis un être humain.
K : Qu’est-ce qui fait de vous une femme ?
Mon physique, mes hormones, ma féminité et mon âme de femme.
K : Comment vivez-vous le fait d’être une femme ?
Très très bien, je suis fière d’être une femme. Il n y a rien qui me manque, c’est pour cette raison que je remercie Dieu pour m’avoir tout donné d’une femme.
K : À quoi aspirez-vous ?
Je souhaite trouver l’homme de ma vie, avoir des enfants et vivre le sentiment de maternité. D’abord, je suis croyante, je crois en Dieu et au destin. L’être humain a tendance à chercher et à choisir ce qui lui convient le mieux dans sa vie, malheureusement on n’a pas toujours ce qu’on veut.
K : Quelle est la référence pour vous ?
C’est ma mère. C’est un exemple pour moi d’abord, ensuite pour les autres, car c’est une femme exceptionnelle par son comportement et l’amour qu’elle porte à l’autre. C’est une bonne épouse, elle fait tout pour contenter son mari (mon père), nous éduquer et pour nous rendre heureux. Rien au monde ne compte plus que ses enfants et son mari. Sa douceur et sa bonté l’ont rendue adorable et admirable.
K : Pour vous, la femme idéale, c’est quoi ?
D’abord, il n’y a pas de femme idéale. La femme n’est pas une pensée ou une réflexion. C’est un être humain. Je préfère la question : "C’est quoi une belle femme ?" C’est celle qui est pourvue d’une grande intelligence émotionnelle.
K : Manquez-vous de liberté ?
Pas du tout. Cette question ne devrait pas se poser en ce moment, compte tenu des exigences de la vie actuelle. Même pour nous, musulmans, la notion de liberté est caduque. Cependant, il reste toujours des hommes qui prêchent la soumission de la femme, contrairement à ce qui est dit dans la religion. Leurs propos portent atteinte à la religion musulmane.
K : Qu’est-ce-qui vous fait peur ?
Mon plus grand souci, c’est la violence. Quand on arrive à la violence, c’est très grave, c’est la rupture. On ne règle jamais les problèmes par la violence, surtout dans les couples.
K : Quels regards portez-vous sur les autres ?
Quand je vois qu’il y a des femmes qui oublient ce qu’elles sont réellement, je suis vraiment déçue. En aucun cas, on ne peut se comparer à d’autres sauf si on fait abstraction de ses origines et de sa culture. C’est pour cette raison qu’il y a beaucoup de divergences entre les couples de cultures différentes.
K : Vous sentez-vous l’égale de l’homme ?
Au niveau de la loi, oui, dans la pratique non.
K : Quelles sont les différences ?
La force de la femme est dans sa faiblesse, tandis que l’homme, sa force est dans son courage.
K : Que voulez-vous dire ?
Si Dieu nous a créés différents, ce n’est pas pour rien. La femme doit rester femme, sinon elle perd de son charme et de sa féminité. L’homme doit également jouer son rôle, sans toutefois dépasser les limites. Actuellement on est en train d’assister à une grande catastrophe naturelle, les décideurs sont en train de légaliser certaines choses contre nature et se croient au-dessus de Dieu. Cette façon de voir les choses est erronée.
K : Pouvez-vous être plus explicite ?
Je ne peux pas m’étaler plus sur ce sujet, car j’en aurais pour des heures. Je ne veux non plus être taxée d’antidémocrate ou autre.
K : Qu’attendez-vous de la vie ?
J’attends surtout l’équilibre affectif et je souhaite remplir ma mission pour laquelle j’ai été créée.
K : La vie en couple n’influe-t-elle pas sur votre vie ?
Si, la vie en couple influe surtout positivement, si on prend la vie du bon côté comme elle a été conçue depuis des millénaires.
K : Pouvez-vous vivre indépendamment de votre culture ?
Jamais. Ma culture fait partie de moi-même. C’est comme si vous me disiez : "Pouvez-vous vivre sans oxygène ?"
K : Ne vous sentez-vous pas agressée ?
Si, car je suis issue d’une culture différente. Je me sens surtout agressée par les médias. Notre culture ne nous permet pas de regarder n’importe quoi en famille, le but est de préserver le respect de l’autre.
K : Pouvez-vous définir l’émancipation ?
Pour moi, c’est savoir dire non aux tentations, préserver sa dignité et surtout, savoir faire le bon choix.
Propos recueillis par Abdelhafid Siad, mars 2005
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