Migrante chinoise
« J’étais chef de service dans une entreprise immobilière : je travaille, j’ai fini des études et puis je travaille ; j’en ai marre de mon travail, je voudrais être un peu tranquille. Je viens de Pékin, c’est pour changer. Depuis 2002, octobre... C’est pas longtemps. C’est pas cher, maintenant, le billet d’avion, c’est 500 ou 600 euros. Mais au mois de septembre c’est plus cher. En fait, je reprends mes études. J’habite pendant deux ans à Angers, et à Marseille, depuis l’année dernière. » Xiou, la trentaine, étudiante en Économie. Du foyer de l’Alma, dans le IIIème.
Koinai : Avec quel visa êtes-vous venue ?
Étudiant, bien sûr. Ah ah ah. C’est toujours étudiant. C’est toujours une durée six mois, un an, quelque chose comme ça.
K : Et votre visa ?
De douze.
K : L’avez-vous renouvelé ?
Oui oui, renouvellement.
K : Pourquoi la France, pourquoi pas l’Italie ou les Etats-Unis ?
Parce que c’est mon oncle qui m’a dit langue française est plus jolie, parce que avant j’avais mal l’anglais donc je voudrais comprendre une langue un peu spéciale que langue française donc c’est pour ça. Mais l’Italie, je pense que l’italien c’est plus difficile et puis c’est pas trop sécurité, Italie et Espagne. C’est mieux en France.
K : Connaissiez-vous quelqu’un ici en France ?
Non. Pas du tout.
K : Pour venir à Angers, aviez-vous déjà pris contact depuis Pékin ?
Oui, c’est par concours j’ai appris la langue française à Pékin pendant trois mois.
K : Donc vous êtes venue directement pour étudier à Angers ?
Oui. J’ai pas pris tout suite les études. J’apprends langue française dans un centre international d’étude de langue française. Pendant deux ans. C’est pas facile du tout, la langue française, moi je crois que c’est très difficile. Mais si, c’est joli mais c’est difficile quand même. Je connais pas beaucoup de vocabulaire non plus. Mais juste parler comme ça.
K : Connaissiez-vous déjà cette école ?
Oui c’est ça. Tout à fait.
K : Comment avez-vous fait pour vous loger ?
Parce que on est venu par une agence, donc c’est son fils qui m’a accueillie pour trouver héberger, tout ça, et donc ça va. J’habite jamais en hôtel. On trouve tout suite une dame pour nous chercher pour hébergement, donc ça va.
K : Pourquoi avoir quitté Angers ?
Je suis descendue à Marseille parce que l’Université de Méditerranée, il m’a acceptée. Angers, c’est très mignon, j’aime mieux que Marseille. J’aime mieux Angers que Marseille. Oh, c’est petit ! C’est une ville moyenne : il y a deux universités, il y a une université publique et une université privée. Mais en fait pour moi, c’est tranquille, c’est calme. C’est très tranquille. C’est pas tellement grand, mais c’est une belle ville. En fait il n’y a pas grand chose. Il y a beaucoup de chômeurs là-bas. Plus de possibilités à Marseille.
K : Quelle structure vous a accueillie sur Marseille ?
En fait, parce que j’ai pas trouvé logement pour moi, donc j’habite pendant quelques périodes chez une amie. Donc c’est pour ça, et puis j’ai trouvé l’appart.
K : Et quelles études faites-vous ?
D’économie, c’est licence. Marche pas trop parce que je connais pas trop économie. Parce que avant, moi je fais autre chose en Chine. Informatique, en fait, appliquée. Comme mon travail, je fais le gestion, donc, je pratiquais jamais l’informatique.
K : Mais en tant qu’étudiant, c’est pas facile financièrement, justement ?
Mais si... Je travaille. C’est mes parents qui m’aident aussi.
K : Côtoyez-vous votre communauté ?
Non. Non, pas trop.
K : Vivez-vous avec une personne ici ?
Oui. C’est comme moi, étudiant. On est étudiant, on est étranger. On est hors de Union Européen.
K : Comptez-vous travailler en France après les études ?
Je sais pas. Pour l’instant je sais pas. Parce que on est étranger, c’est pas facile de trouver le travail ici, parce que en France, sauf les gens extérieur Union Européenne... Non, c’est le contraire : à l’intérieur. Ici vous gagnez plus que là-bas.
K : Quand vous aurez fini les études, devrez-vous rejoindre Pékin ?
Peut-être, mais si on a chance de trouver le travail. Je sais pas. Oui, peut être, peut-être à Marseille.
K : Est-ce-que ça vous plaît, Marseille ?
Oh ça va, ça dépend, ça dépend des quartiers. Je viens de Pékin, Pékin c’est beaucoup plus grand que Marseille. C’est pas la même chose, là-bas. Surtout on peut trouver beaucoup plus de... On a plus de choses à faire, on a plus de manger. Il y a plein, plein de restaurants très très bons. Mais ici on a trouvé rien. Mais en fait, j’ai travaillé un peu plus tôt dans un restaurant chinois. Eh ben c’est incroyable, parce que j’étais à l’aide-cuisinier. Je sais comment il faut faire la cuisine. Eh bien, c’est pas pareil du tout, hein... c’est pas bon. Si vous avez de la chance de manger en Chine, vous pouvez trouver beaucoup de différences, il y a beaucoup beaucoup de différences. Les magasins aussi. On peut rester toute la journée dans un même magasin parce que c’est très grand, tellement grand. On peut manger, on peut se reposer, on peut jouer, on peut faire plein plein de choses. Même les grands magasins, chez nous c’est beaucoup beaucoup plus grand. Le Centre Bourse, pour nous c’est trop petit. C’est pas facile. Chez nous, chez nous c’est pas la même ambiance, en fait. Chez nous c’est beaucoup plus dynamique qu’ici, la France. Pas seulement Pékin. Partout, c’est plus dynamique. J’espère vous pouvez faire un voyage en Chine. Il y a beaucoup de choses différentes d’ici.
Propos recueillis le 24/03/2006 par Souleiman Saïdi ; rédaction : Patricia rouillard.
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