La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Née en 1911, Marthe Payrons a connu Marseille au temps des voitures à chevaux. Elle se remémore un temps où l’on circulait en landau, un temps où le tram n’empruntait qu’une seule ligne, un temps où "Les gens étaient contents ainsi".
Mauvaise épouse, bon professeur
« Ma mère n’a jamais travaillé. Quand j’étais petite, j’ai entendu - j’ai un souvenir précis - ma mère dire à mon père : "Georges, je n’ai plus d’argent, tu pourrais me donner ma semaine ?" Il disait : "Oh l’argent, tu crois que je le fabrique ?" Il devait pas en avoir non plus, ou il voulait pas en donner, je sais pas, et j’avais honte pour ma mère, et je m’étais dit : "Moi il faudra pas que ça m’arrive." Même si j’avais des coups au coeur, ma vie était axée pour réussir, bien travailler, être autonome financièrement. J’ai été nommée professeur à Gap. Ensuite je suis venue à Marseille, pour suivre mon ex-mari. J’ai été d’abord professeur au lycée Longchamp, et puis au lycée Nord. » Odile Hartmann-Mondon, 68 ans, membre de Radio Galère.
Jacqueline, cinquante-neuf ans, devenue veuve, reprend seule la direction d’une entreprise en bâtiment. Après avoir "managé" l’éducation et la réussite sociale de ses trois filles, elle brise sa solitude par des relations maternelles et amicales.
|
||
La revue Koinai : qui et pourquoi ? | Koinai ? | Mentions légales | Appel à contribution Plan du site |