La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Vous êtes ringard
« Autrefois, quand je regardais les gens, je les imaginais toujours mieux, un petit peu refaits à ma manière, c’était déjà en moi, bien enfoui. L’apparence est notre deuxième langage : on parle avec notre vêtement, nos gestes, notre comportement, nos yeux, nos mots... Mais si le vêtement n’est pas en adéquation avec ce que vous avez envie d’avoir comme image, vous serez éliminé. » Patricia Neyron, 52 ans, conseillère en image auprès des chercheurs d’emploi.
Moi, je m’appelle Kheira ; le nom de famille ? Mersali. Et mon âge ? En 1924, le 18 septembre. Moi je suis originaire de Mostaganem mais j’ai été élevée à Oran. J’ai tout fait pour venir en France ; j’avais une maison en Algérie, j’avais tout mais j’ai tout laissé pour rentrer en France, pour être plus libre. En France, on dit "…la France…", mais la France on a plus de liberté quand même : liberté d’aller travailler, de vivre, de gagner sa vie, d’avoir une maison. La liberté pour vivre et avoir ça qu’on veut. Une femme ? Moi, à l’âge de quinze ans : j’ai pris le pouvoir. J’étais obligée de m’en sortir…
Calligraphies sur le mur, Ge Hong dans le texte
Philippe Che, enseignant universitaire et traducteur de langue chinoise, a rencontré le public de La Faites des Mots à travers le débat "Des mots d’une langue à l’autre" et la dédicace de La voie des divins immortels, Etude du Baopuzi neipian de Ge Hong, l’une de ses publications : "Je suis venu avec grand plaisir parce que j’aime beaucoup ce genre de manifestation, ce sont toujours des rencontres intéressantes." Entre découverte et sagesse, la parole est d’argent…
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