La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
De passage dans notre pays, où il met en œuvre ses talents de photographe dans diverses missions (illustration de sites web, concerts, mariages...), J. Rojas, écolo dans l’âme et Colombien de sang, nous décrit l’Ailleurs qu’il a quitté pour une Europe où la culture artistique fait office de terre promise. Récit haut en couleurs d’un Latino-Américain qui trace sa route en dehors des sentiers battus !
Nicole a 56 ans. Elle est divorcée et mère de deux grands enfants qu’elle a élevés toute seule. Un choix non désiré au départ qui s’est avéré courageux. Nicole a sollicité des aides pour subvenir aux besoins de la famille. Cette situation est celle de nombreuses femmes qui "triment" pour le quotidien et le devenir. Au milieu de ce ciel quelquefois maussade, un rayon de soleil : Nicole a rencontré un homme...
« Je viens de la mécanique, moi. J’ai un C.A.P de métallurgiste et après, une dizaine ou une douzaine d’années de mécanique. La cordonnerie, ça s’est fait tout à fait par hasard, en 83, quand j’étais sur Aubagne, entre l’atelier et le garage de mécanique, et un cordonnier qui s’est installé - bon, à un moment donné, euh… le cycle a fermé, on a sympathisé, ça s’est passé comme ça. » Jean Duval, 46 ans, cordonnier rue des Abeilles.
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