La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
En premier, la passion de partir
Migrant français
« Je rentre cette année dans le club des cinquantenaires, de ceux qui ont mal au cou quand ils se lavent le matin. Il y a six, sept ans je suis parti en Indonésie. Depuis je fais de l’import-export. J’ai une petite fabrique là-bas de meubles en bois exotique. J’ai toujours adoré ce métier-là parce que ça fait rêver, ça fait le voyage. Mais j’avais pas envie de m’installer à 100% à l’étranger, de vivre dans un autre pays. J’avais envie de faire de l’import-export... Ce retour à chaque fois. Normalement je reste sept mois par an en Indonésie et cinq mois en France : deux mois là-bas, un mois ici. » Philippe Escanes, entrepreneur marseillais.
Tuilerie marseillaise : et s’il n’en reste qu’une…
La tuile, c’est son métier : depuis juin 2006, Patrice Pincemail, 38 ans, dirige l’usine Lafarge sur le chemin de Saint-Louis au Rove, quartier Saint-Louis : « On reste sur du produit très méditerranéen, c’est-à-dire à fort galbe, qui rappelle un peu la forme de la tuile canal qui était fabriquée aux Milles et qui est traditionnelle : c’est ce qui se vend encore, depuis très très longtemps. » Toitures et savoir-faire coutumiers : palette et paysage régional, au rythme des saisons et des exigences.
Germain et Eugénie, jeunes propriétaires du garage Vespa flambant neuf qui a ouvert ses portes il y a peu rue Saint Savournin, nous content leur amour de ces scooters singuliers et de la "vieille mécanique". Tout en nous livrant quelques-uns de leurs secrets de restauration : manuel à l’usage des passionnés...
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