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Le B-A-TRI : allons z'enfants ! - Mutations urbaines - Le tri arrive - La revue du témoignage urbain

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Le tri arrive

Le B-A-TRI : allons z’enfants !

L’écologie fait ses classes

Comment inculquer aux enfants le respect de l’environnement et les gestes liés au recyclage des déchets ? La question est posée à Alain Rochette, 53 ans, directeur de l’école maternelle qui accueille, rue Consolat, 162 enfants âgés de 3 à 5 ans : « Le tri ? Ben, on en parle ; c’est le projet de l’école, donc on en parle avec les parents, même si des parents trouvent ça un peu... un peu ridicule. Mais ça fait rien, on continue quand même ! »


recyclage - photos : JLopez
 recyclage - photos : JLopez

Koinai : Sensibilisez-vous les élèves aux questions environnementales, au recyclage des déchets notamment ?
Nous, effectivement, on a choisi de travailler sur le respect de l’environnement, notamment à travers du tri ; c’est-à-dire qu’à l’école, on trie notre papier, tous les enfants sont habitués, on essaie de leur apprendre : dans chaque classe, il y a une poubelle bleue dans laquelle on met les déchets de papier, et une autre poubelle blanche dans laquelle on met les autres déchets : déchets organiques, déchets plastiques, voilà ! Après, il y a une grosse poubelle bleue aussi dans l’école, qui est le conteneur pour le tri du papier et qui est ramassé par la ville de Marseille. Donc, on essaie de sensibiliser à ça.

K : Et les enfants se servent bien de ces containers de tri ?
Mais oui, tous les jours ! C’est eux qui trient le papier ; c’est eux qui le font ! Eh ! Que vous compreniez : chez nous, l’enfant, quand il a fait le travail, le découpage par exemple, il y a le papier qui va rester collé sur le cahier, et après il y a des déchets et ces déchets, c’est l’enfant lui-même qui prend le papier de déchet et qui va le mettre dans la corbeille à papier ; et c’est l’enfant lui-même, dans les grandes classes, qui prend la corbeille de la classe et qui va le mettre dans le container de l’école.

K : Ont-ils des difficultés pour appliquer les consignes de tri ?
Aucune !

K : Conteneurs mis à part, vous avez d’autres supports pédagogiques ?
Oui ; c’est vraiment celui-là qui est le plus fort, et là on a un petit projet qu’on va mettre en place au niveau de toutes les classes, c’est le respect de l’environnement au travers, par exemple, du Palais Longchamp : on va aller visiter ce jardin qui est à côté, voir ce qui le compose, faire comprendre aux enfants qu’il y a des humains, des animaux, des végétaux, et de voir comment on peut respecter les trois, parce que ça fait partie de l’environnement, tout ça ! On prend l’environnement dans un sens un peu plus large, d’accord ?

K : Les élèves sont-ils sensibles à la problématique de l’environnement ?
Oui ! Oui parce qu’on a des parents qui viennent nous dire qu’à la maison, c’est le petit - ou la petite aussi - qui dit qu’il faudrait trier, ce qui veut dire qu’ils sont sensibilisés au niveau de la famille, il y a aussi ce retour.

K : Connaissent-ils les déchets recyclables et les avantages du tri ?
On leur en parle. Notamment, dans l’école, on a choisi, nous, de n’utiliser que du papier recyclé, c’est-à-dire que toutes les photocopies, tous les documents qu’on donne aux familles, aux élèves, sont imprimés sur du papier recyclé. Donc on leur explique.

K : Vous insistez auprès des parents d’élèves pour qu’ils achètent du papier recyclé ?
C’est l’école qui achète le papier recyclé. Avant, c’était les familles qui les fournissaient, mais bon, nous on a dit : "On ne peut pas demander aux familles d’aller acheter le papier recyclé", c’était beaucoup trop compliqué pour eux, parfois. Nous, on a choisi de dire : "On va être honnêtes, on va être cohérents, donc c’est l’école qui va acheter son (ce) papier", donc on travaille seulement sur le papier recyclé.

K : Les élèves connaissent-ils les équipements mis à leur disposition en dehors de l’école ?
Oui. À l’occasion des sorties, chaque maîtresse, on s’arrête systématiquement sur les conteneurs de couleur. Chaque fois, surtout pour les cinq ans, on leur explique : "Dans celui-là qu’est-ce qu’on met dedans, on met du plastique ; où l’on met le verre, où l’on met le papier ?…"

K : Les enfants parlent du tri entre eux ?
Je ne sais pas, peut-être…

K : Avez-vous des retours sur les propos tenus par les enfants sur le tri, en dehors de l’école ?
Oui, des parents des élèves qui nous disent : "Maintenant, à la maison, il faut trier le papier, il ne faut pas le jeter par terre, il faut trier les bouteilles… " Ce qu’on fait aussi, ce n’est pas le respect de l’environnement, c’est plutôt l’apprentissage de la citoyenneté. On récupère les bouchons en plastique, donc les enfants, là aussi, le matin, ils arrivent de chez eux avec des sachets avec des bouchons en plastique, et ils les mettent dans les poubelles à l’intérieur de l’école. On leur a expliqué que ça aide une association pour financer les fauteuils pour des personnes handicapées.

K : Quels sont les déchets produits par votre établissement ?
80% du papier ! 20%, c’est des déchets organiques. Il y a très peu de déchets plastiques, voilà. 80% c’est des déchets de papiers, ne concernant que les classes !

K : À quelle heure et combien de fois par semaine sortez-vous les poubelles de l’établissement ?
Il y a plusieurs poubelles : les déchets organiques, c’est tous les jours après les repas, vers treize heures et quinze heures, parce qu’on a un ramassage de déchets organiques à cette heure-là, exprès pour l’école ! Et le conteneur papier, lui, il est sorti une fois par semaine.

K : Comment s’effectue la collecte des déchets ?
C’est la Ville de Marseille qui transporte les déchets.

K : Qu’est-ce qui vous a incité à sensibiliser vos élèves à la question ?
Ben, euh... parce que moi, je suis très sensibilisé à tout ça : au respect de l’environnement, à l’alimentation biologique... et donc, en en parlant avec des collègues, nous on a décidé de le faire dans l’école.

K : Rencontrez-vous des problèmes dans cette initiative ?
Aucun.

K : Êtes-vous aidé ou informé par la municipalité, ou autre ?
Sur Marseille, très peu ! Mais si, il y a des communes comme Aubagne qui distribuent des documents, des informations, qui font des manifestations là-dessus ; pas sur Marseille. Sur Marseille, on a quasiment pas d’aide municipale.

K : Vous faites appel à quel service pour vous procurer de la documentation ?
Personne ! Ici, on utilise les documents des autres communes.

K : Vous avez aussi recours à Internet, pour vous informer sur le recyclage ?
Oui ! Moi, oui ! Souvent.

K : Le personnel est-il informé et sensibilisé en matière de recyclage ?
Oui, comme je disais, à force moi d’en parler, bon… mais les collègues ont accepté de nous rejoindre et jouer le jeu.

K : Abordez-vous la question avec des collègues d’autres établissements ?
Oui, dans les écoles, ça se fait très peu ! Moi, j’en parle parce que je suis formateur ; quand j’ai mes étudiants, j’en parle aux étudiants, mais je sais que dans les écoles, ça se fait très peu parce que ça ferait partie d’un cours supplémentaire. Sauf que maintenant, ça va entrer dans le programme de l’aspect de l’environnement, donc je pense que ça va être plus facile à mettre en place.

K : Parlez-vous recyclage et environnement avec votre entourage ?
Bien sûr !

K : Avez-vous déjà appelé la mairie ou une autre structure à ce sujet ?
Jamais de Marseille mais d’autres villes des environs, surtout d’Aubagne.

K : À l’école, le volume des déchets produits augmente-t-il ?
Non non, il augmente pas parce qu’on fait le tri des déchets ; parce que trier, il y a moins de déchets qui partent dans les poubelles quotidiennes, parce qu’on trie 80% pour le ramassage du papier, donc on sort moins de poubelles chaque jour !

K : Comment réduire ses déchets ?
Moi, ce que je fais à la maison, c’est que j’essaie d’acheter des produits qui n’ont pas de double ou triple emballage, par exemple ; j’essaie d’acheter des produits qui n’ont qu’un seul emballage. Moi, j’ai un jardin et pour ce qui est des déchets organiques, je les trie, je les amène dans mon jardin pour faire le compost. Donc, chez moi, je sors très peu de déchets pour les poubelles, entre guillemets !

K : Quelle évolution notez-vous sur la question du recyclage en termes d’aménagements, d’information, de prise de conscience ?
Exactement, très peu !

K : Quelles solutions avanceriez-vous pour améliorer le tri et la collecte des déchets ?
Je crois qu’il faut amplifier le travail que nous, on fait avec les enfants. Je crois que c’est eux qui nous obligeront à trier les déchets. Ça passera par des enfants !

Propos recueillis par Célestin Karera le 11/03/08 ; rédaction : Odile Fourmillier.

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