La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Les gens rentrent avec les chaussures et tout...
Au n°36
Monique Jean occupe depuis cinq années le poste de responsable-adjointe, dans une supérette sise rue de la République. Depuis plus d’un an, les baraquements du grand chantier, montés sur trois niveaux, obstruent la vue. Elle fait part des changements qui ont atteint son activité depuis le démarrage du forage pour la construction du parking souterrain.
La réussite familiale de l’entreprise Khémis
De l’Afrique du nord à Gémenos via la rue Saint-Savournin, histoire d’un rapatriement réussi. Commerçant épanoui, Yves Khemis a construit sa vie comme on construit un immeuble, étape après étage jusqu’au faîte de son accomplissement. Sa réussite, il la tient à sa croyance et à ses valeurs, travailler avec honnêteté, sérieux, être affable et se mettre à la portée de chaque client, même les plus démunis.
Trois mariages et sept enfants
« Alors moi, je me suis vraiment sentie femme… C’est même pas à la naissance de mon premier enfant, j’avais dix-huit ans ; je me suis mariée à seize ans. Quand ma fille est née j’avais vingt ans. Je sais pas, je crois que c’est vers les vingt-six ans. Je sais, ça peut paraître bizarre. Mais tout d’un coup, j’ai trouvé que mes enfants étaient grands, et que j’étais devenue une dame, surtout quand le plus jeune est rentré à l’école primaire quand il a eu six ans. » Chantal Eymon, 58 ans, propriétaire du bar Paris Palace à Marseille.
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