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Paroles de commerçants

La poussière des engins, le bruit des machines, les trottoirs qui se déplacent, les terrasses qui disparaissent, les habitants qui partent, les consommateurs qui se perdent, les loyers qui augmentent… Les travaux euroméditérranée progressent devant les vitrines de la rue de la République. Points de vue.

Dix-neuf articles.

Les gens rentrent avec les chaussures et tout...

Au n°36

Monique Jean occupe depuis cinq années le poste de responsable-adjointe, dans une supérette sise rue de la République. Depuis plus d’un an, les baraquements du grand chantier, montés sur trois niveaux, obstruent la vue. Elle fait part des changements qui ont atteint son activité depuis le démarrage du forage pour la construction du parking souterrain.

Koinai : La rue de la République, vous la connaissez ? Je suis née rue Sainte Barbe, il y a cinquante et un ans. J’ai grandi dans le quartier. J’habite juste derrière, à la rue Colbert. Je suis fidèle en tout, moi. Avant de rentrer ici comme employée, j’étais cliente. K : Connaissez-vous la clientèle ? Oui, "Bonjour, bonsoir". La majorité ce sont des gens du quartier ou qui viennent d’un peu plus (...)

"Je ne sais pas si c’est solvable"

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 Je ne sais pas si c’est solvable

"Normalement, la rue du Chevalier Roze devait avoir une vocation artistique et culturelle, et c’est vrai qu’il y avait plus d’artisans : une restauratrice de meubles, un luthier, un vendeur d’objets d’art, ma librairie, une couturière juste à côté et un atelier de gravure sur verre. Or, comme l’opération de réhabilitation n’a pas été menée à terme - voyez comme la rue est déserte ! - et que les autres locaux n’ont pas été aménagés, forcément, les artisans sont partis : quatre activités installées là au début ont déjà quitté les lieux et moi-même j’abandonne mon local dans un mois." Caroline Godard, libraire du Pharos.

K : C’est décidé, vous rendez la clef ? Décidé ? Quand je n’arrive plus à faire face aux loyers, c’est eux qui décident pour moi de m’expulser ; je suis en tort, puisque c’est moi qui ne suis plus en mesure de faire face aux charges. K : Vous aviez une librairie avant ? Pas du tout, non, c’est la première fois, c’est une création. Je suis architecte de formation, donc pas grand chose à voir, mais j’ai (...)

Beaucoup de dames viennent

Au n°7

Claude Maheut, caviste de son état, propriétaire de son fonds de commerce depuis dix ans, profite du mouvement général de rénovation sur l’artère euroméditérranéenne pour redorer son enseigne et changer de blason : "La cave à Gustave" devient "Le jeune..." - Pardon - "Le Vieux Cep". Enchanté du chantier.

Koinaï : La rénovation de votre devanture vous a-t-elle été imposée ? Non, on ne me l’a pas imposée, c’est volontaire, c’est un projet que j’avais depuis que j’ai acheté le magasin, ça va faire dix ans le premier mai. J’y suis arrivé en 93, je l’ai tenu près de trois ans pour la société à qui il appartenait. J’ai acheté en 96, le fonds est à moi mais je suis locataire des murs. Le propriétaire c’est ANF. Là (...)
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    Donc, est-ce que ces com­mer­çants vont venir, est-ce qu’y vont pas venir, ça je sais pas. J’espère. Après, c’est le monde qui attire le monde... Les com­mer­ces sui­vant, tout le monde en tirera béné­fice. Après, est-ce que (...)

  • On est des pauvres commerçants

    De temps en temps, on voit un client qui dit : « Oh, la, la… il est tou­jours là… en vie ! » Je vous dis pas le contraire ! Des jour­nées, des jour­nées, des jour­nées je vois pas la face. Mais si je raconte ça à quelqu’un, il (...)

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    Je pense que c’est une excel­lente chose, mal­gré les nui­san­ces que l’on subit depuis quel­ques mois. Il faut consi­dé­rer les cho­ses à long terme et ça ne peut être que béné­fi­que pour le quar­tier, pour Marseille, pour les (...)

  • C’est la loi du plus fort

    Le sym­bole de la République »Égalité, fra­ter­nité« , c’est qu’un sym­bole. Mais sur le réel des cho­ses, y’a rien ! On élimine le pau­vre et on met le riche. C’est ça la poli­ti­que de la Mairie en ce (...)

  • Fallait pas partir comme ça !

    Je trouve que les Marseillais, c’est des gens for­mi­da­bles. Ils sont sym­pa­thi­ques, ils ont tout. C’est un cock­tail de toute la France, c’est un bon mélange, un patch­work.

Paroles de commerçants
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