La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Germain et Eugénie, jeunes propriétaires du garage Vespa flambant neuf qui a ouvert ses portes il y a peu rue Saint Savournin, nous content leur amour de ces scooters singuliers et de la "vieille mécanique". Tout en nous livrant quelques-uns de leurs secrets de restauration : manuel à l’usage des passionnés...
Migrant arménien
L’Araxe, désormais turque, étirait autrefois son lit entre les Arméniens de l’Ouest et ceux de l’Est. Après le génocide de 1915, la rivière intérieure s’est vu attribuer le statut de frontière naturelle entre deux peuples. Natif d’Erevan, Samuel Soukiassan a pu être élevé, côté Est, dans la partie non annexée au pays de ces ancêtres : il est né arménien, en 1967. Il a donc grandi, jusque dans les années 90, dans un contexte communiste. La fin du système soviétique a sonné, pour lui, l’heure du départ. Terminus : Marseille. Soliloque.
Aujourd’hui adepte du métro, Suzanne Muller fut autrefois une passagère régulière du tram qu’elle découvrit en arrivant à Marseille. Nous étions en 1942, elle avait 22 ans. L’adoption de ce moyen de locomotion étranger à Nîmes, sa ville natale, fut immédiat. C’était le progrès : "C’était bien..."auprès
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