La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Michel Cousin est rempailleur. Il lui reste quatre années avant la retraite, il quittera alors l’atelier-boutique qu’il occupe à Marseille : “Vingt-deux ans que LA PAILLE D’OR est ouverte et vingt-deux ans que ça marche !”
Jacqueline, cinquante-neuf ans, devenue veuve, reprend seule la direction d’une entreprise en bâtiment. Après avoir "managé" l’éducation et la réussite sociale de ses trois filles, elle brise sa solitude par des relations maternelles et amicales.
Dessinateur de navire
Eric Jean, 44 ans, exerce dans son agence d’architecture navale rue Fourmiguier, aux abords du Vieux Port : « En 84, j’ai commencé sur ma planche à dessin mais, depuis, tout se fait par informatique, hein : on a des logiciels spécifiques au niveau dessin de carène, conception en 3D ou 2D et puis des logiciels de calcul de structure. » De l’esquisse à la construction, le travail de conception du bateau : mise à l’eau.
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