La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Vous êtes ringard
« Autrefois, quand je regardais les gens, je les imaginais toujours mieux, un petit peu refaits à ma manière, c’était déjà en moi, bien enfoui. L’apparence est notre deuxième langage : on parle avec notre vêtement, nos gestes, notre comportement, nos yeux, nos mots... Mais si le vêtement n’est pas en adéquation avec ce que vous avez envie d’avoir comme image, vous serez éliminé. » Patricia Neyron, 52 ans, conseillère en image auprès des chercheurs d’emploi.
A l’occasion de son exposition à la Galerie Andiamo, nous avons interviewé le peintre Alain Boggero. Si son travail nous rappelle l’expressionnisme allemand, ses couleurs sont bien celles de la Méditerranée, qu’il a choisies pour exprimer son refus de la disparition d’un monde, le sien, celui de la construction navale. Boggero peint les hommes qui ont autant façonné l’histoire des chantiers navals que la coque de leurs navires. Ceux-là même que la dé-industrialisation voulait rayer de la carte ressuscitent sur ses toiles. Ceux qui ne devraient plus être que des fantômes, sous son pinceau, revivent. Peintre du refus, Boggero poursuit l’oeuvre de la navale, la transmet et ainsi l’immortalise.
Le forum des travailleurs
Dernière née dans l’hexagone, la Cité des Métiers de Marseille et de Provence-Alpes-Côte d’Azur a été inaugurée le 21 mars 2005, en présence des représentants des institutions et des collectivités ainsi que des partenaires, spécialistes de la formation et de l’orientation. Ce sont plus de 400 personnes qui se sont retrouvées au 4-10, rue des Consuls pour fêter l’aboutissement d’un projet amorcé huit ans auparavant.
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