La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Vision d’art… monie
Trentenaire
« Oh la la, j’ai reçu une éducation, on va dire, classique dans une famille maghrébine, c’est-à-dire une éducation où la femme est différente de l’homme, où il fallait être pratiquant, une éducation qui à tout point de vue m’a révoltée dès mon adolescence. C’était l’éducation qu’on donnait aux femmes en France dans les années 40-50 : la femme à la cuisine, et caetera, et caetera, une image très simpliste. » Fathia Le Gouët, 34 ans, mariée, sans enfant, enseignante.
En devenir, épanouie, mère avant tout, pressée par la société...
Comment, de nos jours, les femmes arrivent-elles à assumer ces différentes dimensions (personnelle, familiale, sociale, professionnelle...) qui les concernent ? Pour le savoir, nous avons posé la question à quatre d’entre elles, qui n’hésitent pas à nous livrer plus qu’un message, un souhait unique, celui de la destinée de la femme, celui de devenir mère...Nous avons demandé à Sonia 23 ans, Moufida 31 ans, Nahalee 28 ans et Sohad 40 ans, ce que signifie être une femme aujourd’hui. Extraits choisis.
Je suis chez moi
Migrante algérienne
« Je suis née en 55 à Bouzguene, en Algérie. Mon père, lui, a pratiquement passé son enfance à Marseille : il est venu à l’âge de dix ans, donc il a été élevé avec la mentalité française… mais toujours dans le bain de la communauté. Je suis ce que je suis, je suis berbère, je suis française mais j’ai gardé certaines valeurs. Depuis l’âge de cinq ans que je suis en France, vous vous rendez compte ! » Linda Fazia Rahbi, 50 ans, assistante en pharmacie.
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