La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Il était marié avec deux enfants et vivait dans le quartier du côté de Sainte Anne. Un jour il est tombé et s’est cassé la cheville. Il ne s’est jamais réellement relevé depuis. De complications en déboires, Jean-Luc est arrivé rue de la Rép. Avec ses béquilles il a rejoint le bataillon de clochards qui occupent la rue du foyer Forbin. Son CAP de mécanicien, son expérience de barman n’y peuvent rien : ce natif de Marseille loge depuis trois ans sur le bitume avec deux compagnons de fortune. Témoignage sur la chaussée.
« La rue de la République, à ma connaissance, elle a jamais été très investie par les Marseillais. Pour quelqu’un comme moi qui connaît Marseille depuis vingt-cinq ans et qui aime cette ville - je suis allé me balader, j’ai des tas de bouquins, j’ai des plans... - c’est un truc pourri. On n’y allait jamais. Même quand on était étudiants, on allait jamais rue de la République. Les seuls moments où on allait rue de la République, c’était pour manger pas cher, c’est-à-dire chez un Arabe ou un couscous, un truc comme ça. » Yannick Mahe, urbaniste.
En devenir, épanouie, mère avant tout, pressée par la société...
Comment, de nos jours, les femmes arrivent-elles à assumer ces différentes dimensions (personnelle, familiale, sociale, professionnelle...) qui les concernent ? Pour le savoir, nous avons posé la question à quatre d’entre elles, qui n’hésitent pas à nous livrer plus qu’un message, un souhait unique, celui de la destinée de la femme, celui de devenir mère...Nous avons demandé à Sonia 23 ans, Moufida 31 ans, Nahalee 28 ans et Sohad 40 ans, ce que signifie être une femme aujourd’hui. Extraits choisis.
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