La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Les paradoxes de la circulaire
L’idée sublime admise par l’autochtone marseillais est la suivante : "Grâce au tram nouveau, la circulation automobile va diminuer". Et, chacun de rejoindre le chœur et d’anticiper : "... Avec, la pollution". Donc première allégation : "Les gens - toujours eux - ne prendront plus la voiture." Celle achetée à crédit sur quatre ans restera au garage ou mieux : dehors, au pied de l’immeuble... Soit !
Celui qui soignait le corps des morts
« Je pourrais toujours avoir des regrets d’avoir choisi ce métier par rapport à ce que j’avais fait initialement, mon diplôme de muséologie. J’aurais plus été attiré par la critique d’art ou la documentation ! J’aurais dû passer le conservatoire de musée. Mais au retour de l’armée, j’étais un petit peu las de tout ça, et donc j’ai recommencé à zéro. Maintenant, je connais tellement bien le métier que je me demande si je pourrais faire autre chose… Je pense que je suis condamné à aller jusqu’au bout. » Gérard Tondu, thanatopracteur, 53 ans.
I- Confidences de femmes
Quatorze femmes, de tous âges et de tous horizons, ont joué avec nous le jeu du "dernier mot" : il s’agit de terminer des phrases dans lesquelles il manque le dernier mot. Grâce à ce jeu, elles nous ont révélé leur état d’esprit du jour avec beaucoup de sincérité.
En les observant, pendant le remplissage du questionnaire, on remarque des sourires amusés. On peut trouver dans leurs réponses quelques confidences, parfois de la retenue et surtout beaucoup d’humour.
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