La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Vous êtes ringard
« Autrefois, quand je regardais les gens, je les imaginais toujours mieux, un petit peu refaits à ma manière, c’était déjà en moi, bien enfoui. L’apparence est notre deuxième langage : on parle avec notre vêtement, nos gestes, notre comportement, nos yeux, nos mots... Mais si le vêtement n’est pas en adéquation avec ce que vous avez envie d’avoir comme image, vous serez éliminé. » Patricia Neyron, 52 ans, conseillère en image auprès des chercheurs d’emploi.
Quartier Noailles à Marseille
Cet article propose d’aborder brièvement une série d’approches sur le marché des Capucins, dans le quartier de Noailles à Marseille, telles que l’histoire architecturale et l’urbanité contemporaine du lieu ou encore, la sociabilité actuelle, à travers les relations interculturelles entre les différents acteurs qui animent cet espace bouillonnant. Autrement dit, qu’est-ce qui fait la singularité humaine et marchande de ce petit quartier de l’hyper centre de Marseille, plaque tournante des flux migratoires qui façonne la ville ?
Migrante comorienne
« Je suis née à Madagascar, je suis restée dix ans. Après on a quitté Madagascar pour venir aux Comores. C’était mes parents, ils voulaient rentrer chez eux. Alors on est rentrés. J’ai resté huit ans à Moroni ; dans la capitale j’étais. Et j’ai quitté les Comores pour venir ici. J’avais dix-huit ans. C’était comme ça : comme on m’a dit de venir, je suis venue. Ma mère était réticente un peu mais… ça va elle a accepté. Je suis restée trois ans avec ma sœur, avant de me marier. » Farida, 38 ans.
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