La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Alors que le mois de janvier est marqué par la disparition des enseignes commerçantes, côté logement, certaine locataire affirme, bail à l’appui, que rien ne saurait l’amener à partir avant expiration. Au 93 de la rue de la République, la mère assure la défense du périmètre familial, la nécessité faisant office d’obstination. Argumentaire.
"J’habitais à la Joliette, à l’époque où la vie était belle sans les travaux ni le stationnement payant. Ensuite, j’ai déménagé pour le Vieux-Port. Là, hors de question pour moi de garder une voiture, je m’en suis séparée. AutoPartage a été un super bon compromis parce que je travaille à la maison, mais je suis amenée à rencontrer des clients en ville ou aux alentours. Quand je n’ai pas de temps à perdre dans les transports en commun, j’y ai recours pour utiliser une voiture deux heures, trois heures, la journée..." Emmanuelle Atteïa.
Trentenaire
« À la naissance de ma fille, quand j’ai eu Candice et des responsabilités et un enfant à charge, je me suis sentie heu… oui : femme. Et le fait de rester au foyer m’a donné la possibilité de faire quelque chose pour moi. Donc là, dans deux ans, j’ai le métier que je veux, je vais travailler avec des enfants et je serai, on va dire "épanouie" au point de vue professionnel parce que c’est vrai, j’ai jamais fait ce que je voulais vraiment. Je m’appelle Christelle et j’ai trente-six ans. »
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