La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
De passage dans notre pays, où il met en œuvre ses talents de photographe dans diverses missions (illustration de sites web, concerts, mariages...), J. Rojas, écolo dans l’âme et Colombien de sang, nous décrit l’Ailleurs qu’il a quitté pour une Europe où la culture artistique fait office de terre promise. Récit haut en couleurs d’un Latino-Américain qui trace sa route en dehors des sentiers battus !
Ecrivain en terrasse
À Marseille depuis quatre ans, Guillaume Guéraud, 35 ans, écrit des livres pour la jeunesse, publiés pour la plupart aux éditions du Rouergue. La Faites des Mots l’a ainsi invité à participer au débat "Des mots des petits aux mots des grands" et à présenter La Brigade de l’œil, son dernier ouvrage : « Un livre ça se prête, ça se donne, ça s’échange et puis voilà, ça fait parler, ça fait communiquer donc, tant mieux. » Le verbe coloré de l’auteur de romans noirs.
Au n°5
« J’ai jamais fait une opération aussi urgente et difficile. Sérieusement, c’est les pires conditions de travail que j’ai connues : on étudie au milieu des gens qui eux, construisent. Le chantier touche à son terme, ils sont pas encore en retard mais presque, la machine est totalement emballée. C’est pas la mauvaise volonté de la part des collègues du BTP, loin de là au contraire, mais la cohabitation avec des gens comme nous... Avec la pression qu’ils ont sur les épaules, ça devient très rapidement infernal. Le pire écueil, dans ces cas-là, celui à éviter à tout prix, c’est de détruire, détruire quelque chose sans l’avoir compris parce qu’on va trop vite. » Nicolas Weyder, responsable de la fouille du quai romain.
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