La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
L’âme populaire du quartier se perd
Au n°7
« Je m’appelle Ugo Colonna d’Istria de Cinarca, je suis pharmacien titulaire, ce qui veut dire que je suis le propriétaire de la pharmacie. Dans quinze jours, ça fera deux ans exactement que je suis installé ici. J’emploie trois personnes. Une des raisons pour lesquelles je me suis installé ici plutôt qu’ailleurs, c’est l’avenir de la rue de la République et le projet Euroméditerrannée. »
Aujourd’hui adepte du métro, Suzanne Muller fut autrefois une passagère régulière du tram qu’elle découvrit en arrivant à Marseille. Nous étions en 1942, elle avait 22 ans. L’adoption de ce moyen de locomotion étranger à Nîmes, sa ville natale, fut immédiat. C’était le progrès : "C’était bien..."auprès
« Je m’appelle Sovanny, c’est un prénom d’origine cambodgienne. J’ai 21 ans, et à cet âge ben… je suis entre la jeune femme - je pense - et la femme. Mais, non, je ne me sens pas encore du tout femme. Je suis étudiante en école de commerce à Troyes. Ben… j’espère avoir un bon boulot dans le secteur de la gestion finance et puis comme toutes les filles, être mariée, avoir des enfants et puis… ça sera déjà pas mal. »
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