La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Fallait pas partir comme ça !
Au n°48
Madame Bouchiki a investi ses locaux rue de la République en 1995. Après deux ans de travaux, elle ouvrait enfin sa table au "Romarin". Aujourd’hui encore, après déjà dix ans d’exercice dans "la cuisine traditionnelle qui n’est pas robotisée", elle assure le service dans un cadre aussi reluisant qu’au premier jour.
Migrant arménien
L’Araxe, désormais turque, étirait autrefois son lit entre les Arméniens de l’Ouest et ceux de l’Est. Après le génocide de 1915, la rivière intérieure s’est vu attribuer le statut de frontière naturelle entre deux peuples. Natif d’Erevan, Samuel Soukiassan a pu être élevé, côté Est, dans la partie non annexée au pays de ces ancêtres : il est né arménien, en 1967. Il a donc grandi, jusque dans les années 90, dans un contexte communiste. La fin du système soviétique a sonné, pour lui, l’heure du départ. Terminus : Marseille. Soliloque.
Rencontre avec Zéliana, une jeune femme croate de trente ans, installée en France depuis deux ans. Elle a bien voulu dépasser sa timidité et défendre en français l’idée selon laquelle les hommes et les femmes ont les mêmes aspirations.
Zéliana n’a pas de freins dans sa réflexion sur les gens. Elle considère que la femme a les mêmes droits et besoins fondamentaux que l’homme et qu’il est temps que les mentalités évoluent dans ce sens. Avec elle, nous pouvons tous espérer que nos enfants hériteront d’une civilisation plus engagée en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.
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