La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
L’assassinat de la Présidente : deuxième partie
Pour France, l’idéal féminin c’est la bonne épouse à la maison qui s’occupe de ses enfants. Malheureusement, la vie ne lui a réservé que souffrance et misère : France est à la rue depuis son plus jeune âge. Elle se trouve plus forte dans sa tête qu’un homme. Car dehors, les différences ne tiennent plus, les règles sont les mêmes pour tous.
Marin-pêcheur
Depuis l’âge de treize ans, des côtes algéroises aux reliefs phocéens, Mourad Kahoul, quarante-cinq ans, œuvre sur les flots méditerranéens : « Moi, j’ai une polyvalence entre le petit métier : le rouget, la bouillabaisse, la pêche artisanale et après j’ai commencé avec mon père à faire du chalutage : c’est un engin de pêche qu’on traîne sur le fond pour la crevette, pour le poisson noble, hein. Ensuite on a fait la sardine, et après je me suis lancé dans la pêche au thon. » Entre filets et combat, pour le maintien d’une activité traditionnelle.
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