La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Fils d’Italiens émigrés en France dans les années vingt puis revenus dans leur pays d’origine, Alessandro a fait partie de la vague d’immigration italienne d’après-guerre.
Mauvaise épouse, bon professeur
« Ma mère n’a jamais travaillé. Quand j’étais petite, j’ai entendu - j’ai un souvenir précis - ma mère dire à mon père : "Georges, je n’ai plus d’argent, tu pourrais me donner ma semaine ?" Il disait : "Oh l’argent, tu crois que je le fabrique ?" Il devait pas en avoir non plus, ou il voulait pas en donner, je sais pas, et j’avais honte pour ma mère, et je m’étais dit : "Moi il faudra pas que ça m’arrive." Même si j’avais des coups au coeur, ma vie était axée pour réussir, bien travailler, être autonome financièrement. J’ai été nommée professeur à Gap. Ensuite je suis venue à Marseille, pour suivre mon ex-mari. J’ai été d’abord professeur au lycée Longchamp, et puis au lycée Nord. » Odile Hartmann-Mondon, 68 ans, membre de Radio Galère.
L’écologie fait ses classes
Comment inculquer aux enfants le respect de l’environnement et les gestes liés au recyclage des déchets ? La question est posée à Alain Rochette, 53 ans, directeur de l’école maternelle qui accueille, rue Consolat, 162 enfants âgés de 3 à 5 ans : « Le tri ? Ben, on en parle ; c’est le projet de l’école, donc on en parle avec les parents, même si des parents trouvent ça un peu... un peu ridicule. Mais ça fait rien, on continue quand même ! »
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