La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
De passage dans notre pays, où il met en œuvre ses talents de photographe dans diverses missions (illustration de sites web, concerts, mariages...), J. Rojas, écolo dans l’âme et Colombien de sang, nous décrit l’Ailleurs qu’il a quitté pour une Europe où la culture artistique fait office de terre promise. Récit haut en couleurs d’un Latino-Américain qui trace sa route en dehors des sentiers battus !
Donc merci maman quoi !
« Je suis devenue féministe le jour où ma mère a donné du beurre et de la confiture à mon frère et nous a refusé à nous. J’avais huit ans, et ça a été le début du féminisme, parce que je voyais que les mères elles élevaient différemment leurs filles que leurs garçons. D’ailleurs c’est prouvé ; je sais pas si c’est Dolto qui dit que "les garçons sont baignés huit minutes de plus que les filles". Donc j’ai eu une révolte, ça a été le début de ma rébellion. » Monique Doehr, 60 ans, comptable, à quatre jours de la retraite.
Je suis chez moi
Migrante algérienne
« Je suis née en 55 à Bouzguene, en Algérie. Mon père, lui, a pratiquement passé son enfance à Marseille : il est venu à l’âge de dix ans, donc il a été élevé avec la mentalité française… mais toujours dans le bain de la communauté. Je suis ce que je suis, je suis berbère, je suis française mais j’ai gardé certaines valeurs. Depuis l’âge de cinq ans que je suis en France, vous vous rendez compte ! » Linda Fazia Rahbi, 50 ans, assistante en pharmacie.
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