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On allait voir coucher les trams - Mutations urbaines - Les transports marseillais en mouvement - Le tramway autrefois - La revue du témoignage urbain

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La revue du témoignage urbain

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La revue du témoignage urbain

Le tramway autrefois

On allait voir coucher les trams

Aujourd’hui adepte du métro, Suzanne Muller fut autrefois une passagère régulière du tram qu’elle découvrit en arrivant à Marseille. Nous étions en 1942, elle avait 22 ans. L’adoption de ce moyen de locomotion étranger à Nîmes, sa ville natale, fut immédiat. C’était le progrès : "C’était bien..."auprès


On allait voir coucher les trams
 On allait voir coucher les trams

Moi, j’ai connu beaucoup de gens qui ont travaillé là-dedans, à la rue Sénac. Mais ça, c’était les bureaux. On n’avait pas besoin de diplôme, oh non ! Tout le monde pouvait y entrer. Et ceux qui travaillaient au tram, c’était quelque chose ! Ils étaient respectés, ah oui ! J’en ai connus qui ont conduit le tram : Monsieur Charret est décédé, même les dames, je crois qu’elles sont décédées. Parce que les gens qui rentraient n’avaient pas 25 ans, ils étaient plus âgés, enfin... à l’époque.

Ballades d’hier

Je ne sais plus d’où il partait, à l’époque. Il y avait le dépôt, là où il y a le Dôme. Quand mon fils était petit, en 44, on allait voir coucher les trams, c’était notre distraction. Il y avait l’aiguillage, juste là au coin. Le soir, on entendait l’aiguillage, le tram qui passait.

Il n’y avait pas beaucoup de voitures, beaucoup prenaient le tram, tout le monde le prenait. Je le prenais. J’étais à Sainte Marthe. On s’y habituait. C’était en bois. Quand on faisait la Corniche, c’était bien. C’était des bancs, l’un en face de l’autre. Moi, j’aimais bien être devant, les regarder tourner leurs manivelles pour conduire le tram. Mon mari allait jusqu’à la Mairie puisqu’il y travaillait à ce moment-là. Et nous, souvent, on allait jusqu’à la Timone, parce qu’on avait une tante qui habitait là-bas.

On achetait les billets dans les bars-tabac ou sur le tram, par carnet de six ; des petits tickets jaunes. Je ne me souviens plus du prix du billet.

Il y avait les chevaux qui descendaient, mais des voitures, y’en avait très peu. Les maraîchers de Chateau-Gombert, d’Allauch, ils passaient là, devant, ils descendaient. Nous, on a eu la voiture en 55. On ne l’utilisait que le dimanche. Parfois même on ne la prenait pas ; on allait jusqu’au Vieux-Port avec le tram puis on montait au Pharo à pied. Mon mari partait toujours travailler en tram, mais il marchait beaucoup aussi.

Ça arrivait souvent qu’il tombe en panne. À l’aiguillage, y’avait toujours quelque chose qui ne marchait pas. Ils s’arrêtaient, ils attendaient qu’on vienne le réparer. Les gens descendaient, ils marchaient à pied. Les rails, ça gênait. Il fallait faire attention, si vous mettiez vos roues dans les rails, c’était pas facile... Un jour, mon mari revenait de son travail, le tram a freiné et mon mari est tombé sur la vitre. Il s’était cassé... Il a été à la pharmacie pour son bras. Vous savez, à ce moment-là, ils freinaient comme ils pouvaient. Mais il n’allait pas vite, vous savez, vous auriez pu presque descendre en marche.

Chanson d’aujourd’hui

Je suis passée à côté de la Maison du Tram l’autre jour, mais je n’y suis pas rentrée, j’avais pas le temps. Moi ça ne m’intéresse pas. J’ai le métro, ça me suffit. Mais les bus, les cars, c’est bien. Les transports, maintenant, c’est plus confortable, ça va plus vite, c’est moins embêtant.

Je regarde un peu aux Cinq avenues... Le tramway va passer, mais... Comment ça va marcher, si le tramway ne s’arrête pas, pour les voitures ? Ils vont mettre des feux rouges pour arrêter ? Je ne sais pas si ça va enlever beaucoup de voitures. Les gens sont habitués à utiliser la voiture ; ils continueront. Ou alors il faut construire des parkings, comme ils avaient fait du côté du Dôme, mais ils ne s’y sont pas mis. Je sais pas où ils les mettraient. C’est cher, les parkings... Non, il faut reconnaître, si vous vous garez en double-file, vous vous faites attraper. Et puis, avec toutes ces voitures, on ne peut plus passer avec les poussettes, il faudrait supprimer les voitures sur les trottoirs, parce que on peut plus circuler, c’est vrai, on peut plus marcher. Sur l’avenue des Chartreux, autrefois, il y avait des platanes. D’ailleurs, c’était un simple chemin, ce n’était pas une avenue.

Propos recueillis par Christophe Péridier le 17/01/06 ; rédaction : Patricia Rouillard.

P.-S.

Les lignes 82a et 82b (sur cette photo le 82b passant devant la plage du Prophète) étaient deux des lignes de tram les plus agréables de Marseille. Elles constituaient les circulaires Prado et Corniche et longeaient sur plusieurs kilomètres la mer. Elles seront supprimées en 1954.
Une chanson "Tout autour de la Corniche" de V. SCOTTO et R. SARVIL de l’opérette "Les gangsters du château d’If", chantée par DARCELYS et MARGUETTE WILLY en 1936 a merveilleusement fait découvrir, à tous, ce voyage enchanteur :
"Si tu veux tout autour de la Corniche, tous les deux en tramway comme des riches, entre l’eau et le ciel bleu, nous ferons le voyage le plus merveilleux"...

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