La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Au commencement était une barque...
Nicolas Imbert est un homme heureux, chaque jour une flottille de navettes sort de son four pour le plus grand bonheur de ses clients. La plus vieille boulangerie de Marseille dont il est responsable, fête cette année son deux cent trentième anniversaire. C’est en ce lieu que sont fabriquées dans le secret les fameuses navettes de St-Victor. Portrait-interview d’un homme qui conjugue son métier avec la passion d’un savoir-faire inscrite dans la lignée de ceux qui l’ont précédé.
A la redécouverte du patrimoine vivant.
Le savon de Marseille traditionnel aura traversé les siècles et survécu à toutes les tourmentes de l’histoire, résistant aux lessives et autres produits chimiques des temps modernes, il est aujourd’hui redécouvert pour ses multiples usages et pour sa qualité naturelle. C’est en compagnie de Serge Bruna, en la "Savonnerie de La Licorne" du Cours Julien que nous allons à la rencontre d’un produit légendaire qui a su conquérir le monde.
Travelling arrière sur la vie vécue
Chez Sabine Mauric, 87 ans, le sentiment d’être une femme a éclos dès l’enfance, vers une dizaine d’années, parce qu’elle pensait au futur, à l’orientation qu’elle donnerait à sa vie, aux possibilités qui s’offraient à elle " étant femme et non homme ". Il ne fallait pas rater un certain âge, se disait-elle très jeune, parce que « s’engager de travers… c’est difficile de reculer. »
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