La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
L’écologie fait ses classes
Comment inculquer aux enfants le respect de l’environnement et les gestes liés au recyclage des déchets ? La question est posée à Alain Rochette, 53 ans, directeur de l’école maternelle qui accueille, rue Consolat, 162 enfants âgés de 3 à 5 ans : « Le tri ? Ben, on en parle ; c’est le projet de l’école, donc on en parle avec les parents, même si des parents trouvent ça un peu... un peu ridicule. Mais ça fait rien, on continue quand même ! »
Vision d’art… monie
Trentenaire
« Oh la la, j’ai reçu une éducation, on va dire, classique dans une famille maghrébine, c’est-à-dire une éducation où la femme est différente de l’homme, où il fallait être pratiquant, une éducation qui à tout point de vue m’a révoltée dès mon adolescence. C’était l’éducation qu’on donnait aux femmes en France dans les années 40-50 : la femme à la cuisine, et caetera, et caetera, une image très simpliste. » Fathia Le Gouët, 34 ans, mariée, sans enfant, enseignante.
Aujourd’hui adepte du métro, Suzanne Muller fut autrefois une passagère régulière du tram qu’elle découvrit en arrivant à Marseille. Nous étions en 1942, elle avait 22 ans. L’adoption de ce moyen de locomotion étranger à Nîmes, sa ville natale, fut immédiat. C’était le progrès : "C’était bien..."auprès
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