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Au lieu des Algecos à la con - Mutations urbaines - La république en chantier - Les voix du chantier - La revue du témoignage urbain

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La revue du témoignage urbain

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Les voix du chantier

Au lieu des Algecos à la con

Rue République, au n°50/52

« Pour offrir des conditions de travail à la hauteur d’un projet qui se veut exemplaire et emblématique tout en cumulant les difficultés d’un chantier en centre-ville où d’autres travaux sont en cours, une Maison des Compagnons a été aménagée par la Société Dumez pour leur offrir un espace de détente et de restauration unique en France. (...) Elle est ouverte à l’ensemble des collaborateurs des entreprises intervenant simultanément sur le chantier Marseille République. [1] » Jean-Paul Besson, chef de chantier chez Dumez Méditerranée, revient sur les lieux. 300m² de répit.


Au lieu des algecos à la con
 Au lieu des algecos à la con

Koinai : Qui finance ce site ?
Oh là là ! Qui finance ce projet ? Marseille République, quelques fonds américains, sûrement... Je sais pas, malheureusement, je ne suis pas dans les finances. Moi, j’ai une formation de chef de chantier courante, mais je sors du tas. J’ai démarré à la base et je suis monté petit à petit, au bout de dix-sept ans. J’ai vingt ans de boîte.

K : Combien de personnes passent chaque jour ?
En moyenne cinquante-cinq, soixante. Mais on n’est pas à plein pot, on démarre. C’est donné, en gros, pour quatre-vingts personnes. En fait, Dumez c’est le Groupe Vinci. Le groupe Vinci englobe G.T.M., travaux LIBIDI, SOGEA ; on fait tous partie, si vous voulez, du même groupe. On travaille que pour Marseille République qui nous ont demandé à faire le travail de réhabilitation. On a tous les îlots : le 13, le 12, le 14, le 17, le 21, le 24, le 23, jusqu’au 30 de l’autre côté presqu’au pied de la Joliette. Sinon on se fera tous les îlots. Là on est sur une partie d’îlot où on démarre vraiment la réhabilitation. Il est clair que dans quelque temps, quand on va commencer vraiment à s’enfoncer dans le sujet et qu’on va avoir énormément d’îlots à réhabiliter, on risque...

K : Est-ce que Dumez a des partenaires autres que Marseille République ?
Oui, bien sûr, Eridia, société d’H.L.M. très, très connue dans le sud, j’sais même plus le nom d’ailleurs.

K : Qui a accès à cet espace ?
Tous les gars qui travaillent, en fait. Les intérimaires, tous les corps d’état, que ce soit les plombiers, tous les sous-traitants, tout le monde a accès. Ils sont tous souvent de Marseille, la plupart ce sont des intérimaires, y’a même des entreprises extérieures, surtout les plombiers, les électriciens ou quoi. Tous les lundi matin, on a une formation, on fait une demi-heure sécurité pour nous, après on convoque les gars jusqu’à huit heures et demie, on discute avec eux, on fait un petit truc, une question de Pierre-Paul-Jacques, la sécurité, le machin... On est ouvert à tout. Mais c’est pas les compagnons du Devoir, rien à voir du tout ! Il faut pas confondre, parce que "Compagnons"... Y a pas que les compagnons du Tour de France.

K : Quels services sont mis à disposition ?
C’est réfectoire, vestiaires, douches, W.C. Tout est concentré là, avec télévision. C’est confort, vous l’avez vu ? C’est sympa, y’a deux télés. Les mecs y sont pas mal placés, quoi ! C’est clair c’est sympa. C’est rare qu’on ait une maison où les mecs y peuvent bouffer avec la télévision ; y’a la machine à café, y’a le micro-ondes, les frigos. C’est assez complet. Y’a les fontaines à eau. Ils peuvent se détendre, ils peuvent faire leurs pauses, jusqu’à une heure, une heure et demie. Ils viennent, ils bouffent là, ils regardent la télé. Après ils repartent au boulot comme tout le monde.

K : Les ouvriers apprécient ?
Ouais, ouais, je pense, bien sûr, je pense pas qu’ils se plaignent ; enfin, ils ont rarement vu des locaux comme ça sur les chantiers ! Au lieu des baraquements à la con, les Algecos à la con, des choses dégueulasses... C’est clair que, là, ils se retrouvent dans un milieu qu’est sympathique ; y a une ambiance qu’est pas mal, y’a quand même des télévisions... Les mecs ont l’air assez satisfaits d’avoir des locaux qui sont neufs, et propres, je veux dire. C’est clair, on a beau leur dire : "Rangez votre merde" et tout, "Vous avez des poubelles"... Vous arriverez jamais à... C’est pas possible. Y’a une femme de ménage qui vient trois heures tous les jours, qui va faire les merdes, c’est malheureux à dire mais c’est ça.

K : Que va devenir la Maison des Compagnons après le chantier ?
Aucune idée. De toute façon on en a encore pour au moins quatre ans, c’est sûr... On vient à peine de démarrer. En fait, tout l’îlot qu’on est en train de faire ici, ce seront des logements sociaux, ils ont gardé une partie du logement social. Ça fait déjà cinquante-six appartements spécifiquement que pour les sociaux. Ils relogent les gens qui sont sur les îlots 24, 21, 19 par exemple. On refait les appartements ici pour reloger les gens du 19, et tout le reste est à la vente, hormis l’îlot 13 qui est social. Tout le reste est vendu, tout est calculé comme ça.

Propos recueillis le 29/03/06 par Étienne Barbier ; rédaction : Patricia Rouillard.

P.-S.

Le jour où nous publions ce témoignage, la presse locale nous apprend que le toit de l’immeuble est parti en fumée dans la nuit. La cause du sinistre est inconnue. C’est le deuxième bâtiment de Marseille République dont la toiture s’enflammme en une semaine.

Notes

[1Reprise du texte de présentation affiché dans les locaux de Marseille République. Il est précisé que l’inauguration de La Maison des Compagnons a eu lieu le 16 décembre 2005, en présence du Sénateur-Maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin.

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