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Les 2 moiselles de Marseille - Femme aujourd'hui - La revue du témoignage urbain

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Femme aujourd'hui

Les 2 moiselles de Marseille

Pour Karine, vingt ans, et Valériane, vingt-et-un ans, toutes deux inscrites en deuxième année de droit à la faculté d’Aix-Marseille, l’argent reste indispensable dans le couple. Mais pour Valériane, gagner un revenu plus élevé que celui de son mari paraît anormal dans la mesure où cela risque de susciter un complexe d’infériorité chez l’homme. Les deux filles donnent aussi leurs sentiments sur l’épanouissement de la femme et sur le couple.


Koinai : Qu’attendez vous des échanges affectifs avec un homme ?
Valérianne : La plénitude, le bien être ! Ils aident la femme à se construire. Malgré cela, certaines prétendent être épanouies en vivant seules. Peut-être qu’elles le sont en réalité...
Karine : Les échanges affectifs sont un plus qui aide à garder confiance en soi. Moi, j’ai besoin de me sentir aimée, d’avoir un équilibre affectif pour me sentir bien.

K : Comment exprimer un sentiment à un homme ?
V : Ben, je rougis... Non, je rigole ! Je dis franchement ce que je ressens.
Ka : Je n’arrive pas à dire ce que je ressens. Je suis assez discrète. Je m’exprime par le regard et les hommes me comprennent.

K : Mais eux, comment s’expriment-ils ? Vous disent-ils ce qu’ils ressentent ?
Ka : En fait, ils ont couramment recours à un jeu de séduction qui se traduit par un sourire, un geste ou un regard. En plus, ils posent beaucoup de questions, ils cherchent à avoir des informations. Lorsqu’un homme a une telle attitude, je devine aisément ses sentiments et j’en déduis qu’il a une attirance pour moi.

K : Ça vous fait quoi, quand un homme vous regarde ?
V : Holà, ça dépend du mec, hein, car certains ont des regards pervers.
Ka : Sinon, ça fait aussi plaisir ; et puis c’est flatteur.

K : Vous sentez-vous déjà femme ?
Ka : Non, pas encore.
V : Non, parce que je suis trop jeune. C’est en fonction de l’âge. Quand j’aurai 25 ou 30 ans, je me dirai alors que je suis une femme. Je ne me vois pas comme une gamine mais je ne me sens pas encore femme.

K : Si à cet âge vous n’avez toujours pas d’enfant, vous sentirez-vous quand même femme ?
V : Ben oui, puisque c’est par rapport à l’âge que je la définis et non par le fait d’avoir des enfants.
Ka : Idem. Mais il faudrait en plus pour me conforter dans ce sentiment, que j’aie une vie professionnelle et affective stable. Je pense que c’est au fur et à mesure qu’on se construit, qu’on devient une femme. On n’a pas forcément besoin d’avoir des enfants.

K : Hormis la différence biologique, qu’est-ce qui différencie la femme de l’homme ?
V : Nous sommes plus intelligentes, plus matures, et moins ringardes qu’eux. Ils sont un peu brutes, comme s’ils manquaient d’affect. Ils ont aussi beaucoup de préjugés : voyez, pour les jeunes, la femme reste la personne qui s’occupe du foyer, de la cuisine, des enfants, de la popote.
Ka : Je pense aussi que les hommes ne sont pas très ouverts sur les choses de l’extérieur, contrairement à nous. En plus, ils ont à certains moments l’air de s’enfermer dans un mutisme qu’on ne comprend pas... Un peu comme s’ils étaient insensibles. Ce qui fait que l’on ne se comprend pas toujours. On attend des choses d’eux, et ils ne comprennent pas ou ne répondent même pas.

K : Que pensez-vous du mariage et de la vie de couple ?
Ka : Moi je compte me marier et avoir des enfants. Pour que cela marche, il faut que l’union soit basée sur la confiance.
V : Moi aussi, je me marierai. Obligatoire ! Dans mon couple chacun devra avoir une part d’indépendance, ses propres amis, s’organiser ses sorties. Il ne faut pas trop s’étouffer. Chacun doit pouvoir s’épanouir.

K : Et la place de l’argent dans le couple, quelle est-elle ?
Ka : Ça compte un peu quand même.
V : Franchement, l’argent pour moi ça n’a pas d’importance. Par contre, ce qui me dérangerait, ce serait de gagner plus d’argent que mon conjoint. Parce que je sais qu’après les hommes en font un complexe d’infériorité ; il me ferait des réflexions du genre : "Je ne veux pas être entretenu". Mais, moi non plus, je ne voudrais pas être entretenue !

K : Croyez-vous qu’un tel complexe soit légitime ?
V : Non, non, mais je ne voudrais pas que mon conjoint se mette des choses en tête pour cette raison, et qu’il se dise qu’il se fait entretenir.

K : Pensez-vous qu’un tel complexe existerait si vous entreteniez des rapports égalitaires avec lui ?
V : Non, mais... au fond de lui, il se dira toujours qu’il se fait entretenir et je ne voudrais pas qu’il ressente cela.

K : S’il vous arrivait de gagner une grosse somme d’argent, au loto par exemple, qu’achèteriez-vous ?
V : Moi j’achèterais un bateau, un gros bateau pour faire le tour du monde. Je prendrais mes enfants avec moi, sur mon bateau !
Ka : Moi, je ne sais pas du tout... Si je gagne au loto... Une grosse somme d’argent... Et bien, j’achèterais une grande et belle maison pleine de chambres, pour moi et ma famille.

Propos recueillis par Ines Konan, mars 2005.

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