La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Travelling arrière sur la vie vécue
Chez Sabine Mauric, 87 ans, le sentiment d’être une femme a éclos dès l’enfance, vers une dizaine d’années, parce qu’elle pensait au futur, à l’orientation qu’elle donnerait à sa vie, aux possibilités qui s’offraient à elle " étant femme et non homme ". Il ne fallait pas rater un certain âge, se disait-elle très jeune, parce que « s’engager de travers… c’est difficile de reculer. »
C’est la plus vieille boutique de mangas et de jeux vidéos de Marseille. On la trouve rue Estelle... Peu de temps après le festival Geek & Music à la Friche, on avait envie de cueillir les mots du gérant, Van, sur un sujet qui intéresse de plus en plus de gens. Qui n’a jamais entendu parler de Dragon Ball ou de Naruto ? Qui n’a jamais eu de console de jeux vidéos ? Geeks, otakus ou total noobz, jetez donc un œil aux contes d’Ayato...
« J’ai eu une maîtrise de biochimie-biologie cellulaire. Puis j’ai passé le concours instit, et suite à ça, j’ai passé le concours interne Professeur des Ecoles. J’exerce depuis 1993 auprès des enfants de six à douze ans. J’aime me poster devant la porte d’entrée, le matin. On les voit tous arriver ; on a toute la mode qui défile à l’école. » Sandra Debû, 41 ans, directrice de l’école primaire François Moisson à Marseille depuis six ans. Chapeau pointu.
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