La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Elle aime La Viste au point de ne pouvoir s’en éloigner plus de quelques jours et c’est presque la déprime. Ailleurs, c’est ennuyeux, il ne s’y passe jamais rien... C’est Corinne Beigbeder, mère au foyer et bénévole au centre social. La Viste au quotidien vue de l’intérieur, à bâtons rompus, on visite le quartier, on y fait les courses, on parle des habitants du 38, du 74 et de ceux de l’avenue, des clivages, des liens qui se nouent peu à peu, de la solidarité entre voisins, de la chaleur humaine si prégnante lors des fêtes de quartier. Le projet du Parc Hanoi ? Ce serait bien pour briser les cassures, promener les enfants et aller prendre l’air... quand les frigos déglingués, les canettes rouillées et les voitures brûlées auront été déblayés !
L’âme populaire du quartier se perd
Au n°7
« Je m’appelle Ugo Colonna d’Istria de Cinarca, je suis pharmacien titulaire, ce qui veut dire que je suis le propriétaire de la pharmacie. Dans quinze jours, ça fera deux ans exactement que je suis installé ici. J’emploie trois personnes. Une des raisons pour lesquelles je me suis installé ici plutôt qu’ailleurs, c’est l’avenir de la rue de la République et le projet Euroméditerrannée. »
Confection de voiles
Depuis 1979, Philippe Alessandrini dirige avec son associé Hervé Cordesse la Voilerie Phocéenne, sise à l’anse du Pharo : « Le travail, dans une petite voilerie comme la mienne, c’est de balayer jusqu’à vendre une voile, la dessiner, la concevoir, la fabriquer, la terminer ; je fais tout, hein. » De la galère de l’entrepreneur au bonheur du créateur, ouvrages promis aux vents.
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