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Carpe diem - Femme aujourd'hui - La revue du témoignage urbain

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Femme aujourd'hui

Carpe diem

Le beau ciel bleu d’Alexandra

Depuis sa maternité, Alexandra Moureau, 33 ans, a tourné la page de l’adolescence : « Ouais, maintenant je me sens plus femme, quoi. Je suis tombée enceinte à vingt-sept, vingt-huit ans, quelque chose comme ça. » Assistante pharmacienne, en instance de divorce, elle partage sa vie entre officine, famille, amis et loisirs. Cheminement féminin, des modèles aux attentes.


Koinai : Quel type de femme êtes-vous ?
Oh là ! Alors, je suis une femme dynamique, ça c’est sûr. Après, euh… sportive, en général je suis souvent patiente, voilà, en gros ; enfin, je suis une femme active, hè.

K : Comment définissez-vous votre féminité ?
La féminité ? Bè prendre soin de soi déjà, genre se maquiller, se coiffer, s’habiller correctement, et le langage : moi j’ai horreur des gros mots, tout ça. Après c’est un peu tout, hein, la démarche… Bè les filles qui marchent comme les hommes, c’est pas très élégant.

K : Avez-vous eu un modèle de femme ?
Non. Un modèle de femme que je trouve très jolie ? Romy Schneider, je la trouvais très bien. Maintenant, c’est plus genre, voilà, toujours classique : Monica Bellucci, ce genre de femme, plutôt que des jeunes genre Britney Spears et tout ça.

K : Quel événement ou personnage vous a marquée ?
Une femme qui m’a marquée ? Ma grand-mère : je l’admirais beaucoup en tant que femme. Parce que elle a eu une vie difficile et qu’elle s’est toujours battue, et qu’elle était quand même toujours nickel, enfin, voilà.

K : Quelle est votre formation ?
Eh bè j’ai eu le bac, après pharmacie direct, hè, première année. J’ai le concours que j’ai passé en deux fois et après six ans d’études.

K : Que vous apporte votre travail ?
Ah ! bè, ça me fait du bien… De voir du monde toute la journée, de pouvoir discuter avec les clients et tout, ça me fait beaucoup de bien. Parce que c’est un métier vivant.

K : Et la maternité, c’était un projet ?
C’est un projet, et c’était très bien. Je l’ai très bien vécu.

K : Est-elle nécessaire à l’épanouissement ?
Dans mon cas, oui, vraiment ; je me serais pas vue à la fin de ma vie sans enfant.

K : Comment se concilient vie familiale et vie professionnelle ?
L’enfant sera une semaine avec son papa et une semaine moi, donc ça se passe très bien. Il est à l’école, là. Bè j’ai une nounou, et je travaille pas le mercredi après-midi pour rester avec lui, ni le samedi matin quand je l’ai.

K : Un enfant est-il plus attaché à sa mère ?
Ah ! non, pas du tout ! Ils sont attachés aux deux, mais une mère connaît la grossesse etc, puis peut-être c’est plus important pour une maman. Je vois autour de moi des couples qui se forment, ça dérange moins un homme d’être avec une femme qui a déjà des enfants qu’inversement. Moi j’ai des amies, ça les dérange de se mettre avec un homme qui a déjà des enfants.

K : Quelle relation avez-vous avec votre mère ?
… Pas très bonne : je la vois, mais je n’ai pas beaucoup de lien fusionnel comme une fille avec sa maman. Elle connait pas grand chose de ma vie, je lui raconte pas mes problèmes.

K : Quelle éducation vous a-t-elle transmise ?
Elle était pas du tout maternelle déjà, mais comme j’ai deux soeurs du même âge, c’est pas grave parce qu’on restait toutes les trois ensemble. Nous avons une mère qui est pas du tout maternelle, elle est pas un très bon exemple d’éducation, et je suis pas comme ça avec mon fils.

K : Et l’éducation père-fille ?
Ça allait un peu mieux mais il travaillait beaucoup, donc il était pas souvent à la maison, et comme y’avait beaucoup de conflits à la maison, du coup il était encore moins à la maison, donc… voilà : un gentil père, mais un peu absent.

K : Comment vivez-vous votre célibat ?
Bien. Enfin… Non non, ça va.

K : Envisagez-vous une nouvelle rencontre ?
Eh bè, si je trouve quelqu’un, tant mieux, mais je ne cherche pas. Si je trouve pas c’est pas grave, enfin, ça viendra quand ça viendra. C’est surtout que le fait d’avoir un enfant, ça joue… Non, je rêve plus au Prince Charmant ; déjà j’y croyais pas trop avant, alors maintenant j’y crois encore moins ! Mais j’espère avoir par contre d’autres enfants avec quelqu’un que je rencontrerai, mais bon, ça, je ne sais pas.

K : Quel homme aimeriez-vous rencontrer ?
Ah ! ben, un peu comme moi, un peu indépendant, un peu aussi qui fait intelligent forcément, euh… gai, voilà, surtout très gai, qui parle et qui me fasse rire.

K : Qu’attendez-vous du couple ?
Qu’il habite pas avec moi, voilà (rire) ! Je serais pour retrouver quelqu’un, mais chacun chez soi. Enfin en tout cas au début, après je ne sais pas, hein. Mais pour l’instant, je pense que c’est très bien comme ça. Ou alors pas se voir tout le temps, qu’il ait un travail qui fait qu’on se voit pas tous les jours. C’est mieux pour qu’un couple dure.

K : Êtes-vous une femme indépendante ?
Ouais. Plus je vieillis, plus je suis indépendante. Ça va, hein ! Bè, j’ai un travail, donc déjà financièrement je suis indépendante. Affective aussi, parce que pour l’instant… Etre indépendante, bè c’est pouvoir faire ce que je veux quand je veux, pas avoir d’attache, voilà. Par moment je suis bien toute seule, par exemple : je suis pas faite pour vivre seule toute ma vie, mais par moment je me ressource bien toute seule.

K : Comment concevez-vous l’égalité entre hommes et femmes ?
Ah ! bè c’est bien, et ça se fait de plus en plus, hè, à tous les niveaux. Peut-être un peu trop, même… parce que les femmes sont de plus en plus indépendantes, elles ont moins besoin de l’homme entre guillemets, en tout cas financièrement donc, elles sont plus exigeantes et du coup, y’a plus de divorces et plus… C’est vrai, hein ! Je pense quand même aussi qu’une femme reste une femme et donc, on verra plus une femme faire un gâteau à son enfant, par exemple, et un homme bricoler la voiture parce qu’elle est en panne. Il y a certains trucs qui font que c’est féminin ou masculin, ça restera toujours comme ça.

K : Quelle évolution notez-vous chez la femme, par rapport à votre mère ou à votre grand-mère ?
Ah ! quelle évolution ? Bè déjà, ma grand-mère, quand même elle était assez moderne pour son âge. Par exemple le divorce, puisque moi je divorce, j’ai des amis même de mon âge où il faut pas divorcer, ça se fait pas. Mais moi, mes parents sont déjà divorcés, du coup… Donc déjà, par rapport à ça, maintenant c’est plus… Mais même ma grand-mère, ça la choquait pas, le divorce. Depuis quelques années, on a changé, déjà on est différent par rapport à nos parents. Ça dépend où, hein. Je ne suis pas sûre que ça change tant que ça si on compte tous les pays du monde, hè, mais en France oui, tous les pays modernes ça change.

K : Et pour vous-même ?
Ah ! oui, moi ça évolue, hè.

K : Quelles sont les responsabilités qui relèvent de la femme ?
Des responsabilités ? Bè à part actuellement élever mon enfant, je vois pas.

K : Quel rôle jouez-vous dans l’évolution de la société ?
Moi (rire) ? Pas grand chose à mon avis, hè. Ch’ais pas. Oui, je suis plus active et dynamique qu’une femme y’a 60 ans, quoi… Ouais, je vis plus à mon époque.

K : Est-ce un atout d’être une femme ?
Bè je suis contente d’être une femme parce que j’ai pu être enceinte, par exemple. J’ai pu porter mon enfant, qu’un homme ne pourra jamais, et ça… Ouais, un atout… Par rapport à être un homme ? A part ça, je vois pas.

K : Est-ce que c’est une contrainte aussi ?
Ah non, du tout. Moi ça me va très bien. Après, je sais pas ce que c’est être un homme, donc…

K : Et vos amies, quel rôle jouent-elles ?
J’ai pas mal d’amis, ouais, aussi bien hommes que femmes. Peut-être un peu plus de filles, mais… Bè mes amis sont plus importants que ma mère, par exemple. J’ai plus de liens avec… pas forcément tous, mais j’ai pas mal d’amis que je connais depuis longtemps et que j’ai pas perdus de vue depuis la Fac ou le lycée, je suis assez proche de mes amis. Ah ! bè, je partage tout avec elles : les problèmes, les joies, les peines… Enfin, on parle de tout et de rien, quoi, mais je peux parler de tout avec mes amies.

K : Vous pensez que la solidarité féminine existe ?
Ouais, un peu. Bè, genre, y’a des trucs qu’on se dit entre copines qu’on ne dirait pas aux copains. Une fille qui a trouvé un homme charmant à son boulot, elle ira pas le dire à son mari mais elle viendra me le dire à moi, par exemple. Mais je pense que les hommes c’est pareil, hè.

K : Avez-vous des activités ou des loisirs ?
Ah ! oui, j’adore le cinéma, j’adore cuisiner, je fais du sport : je cours, et je fais du rameur et de la gym. Je suis très sport indépendant. Moi j’ai pas besoin d’être motivée, je suis motivée donc je fais mon sport toute seule. J’aime pas le sport collectif, ni… Enfin si, j’aime bien le tennis par exemple, mais il faut trouver une deuxième personne. Et j’aime bien aller au resto, sortir… Voyager aussi mais bon, ça, on fait avec ses moyens, hein. Je pars souvent à Paris parce que j’ai de la famille là-bas. J’aime bien bouger, quitter Marseille, changer d’air.

K : Prenez-vous soin de votre apparence ?
Oui. Déjà tous les jours je me maquille, je me sèche les cheveux avec la brosse et le séchoir, je fais attention à comment je m’habille. Et je fais du sport. Je pense être un peu être coquette, ouais. Bè déjà, mettre des bijoux assortis à ce qu’on est habillée, et caetera.

K : Vous jouez de votre féminité ?
Non. Ca je ne pense pas, hè, non.

K : Pour vous, être heureuse, qu’est-ce que c’est ?
Euh… pas avoir de problème de santé, déjà. Après, ce qui est important, c’est la famille et les amis, les petits moments de la vie qu’il faut prendre comme ça, genre un petit repas entre amis, aller à la plage quand il fait beau, profiter du soleil. Pour moi la vie, ce qui est important, c’est de savoir profiter des petits moments comme ça où on est bien et où ça fait du bien, quoi, et ça permet d’être heureux. Moi, j’ai un caractère qui essaie de positiver déjà, voir toujours le bon côté des choses et profiter de chaque petit moment important. Quand je me réveille le matin et qu’y’a un beau ciel bleu, ça me fait du bien. C’est important, c’est ça qui fait qu’on est heureux ou pas. Mais il faut savoir en profiter, et ça passe très vite… Il faut profiter tout de suite puisqu’après hein, on se retourne et on n’a rien fait, hein.

K : Si vous aviez la faculté d’arrêter le temps, que changeriez-vous ?
Je gagnerais au loto comme ça je travaillerais plus, je pourrais voyager et faire plein de choses. Ou j’achèterais une pharmacie.

K : Quels sont vos projets ?
Bè professionnels, a priori je changerai pas. Je vais peut-être un jour m’installer parce que j’ai un diplôme pour être patronne mais ça, bon, si je peux. Ce sera le but, hein, parce que quand on est un pharmacien, le but c’est quand même de s’installer un jour. Euh… familial, peut-être refonder un jour une famille, enfin, retrouver quelqu’un avec qui faire d’autres enfants, voilà. Mais si je trouve pas, ça me manquera mais c’est pas grave.

Propos recueillis par Claude Ranaivo le 06/09/07 ; rédaction : Odile Fourmillier.

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