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La tenue de l’écailler

« Oui, nécessairement, on est obligé d’avoir une tenue spécifique pour le travail, puisqu’il y a plusieurs contraintes : des contraintes esthétiques, sanitaires et commerciales ; je veux dire, quand on a des couleurs qui sont à l’enseigne du magasin, et que ces couleurs se voient sur le personnel, ça contribue à faire avancer le commerce. » Gilbert Montaldo, 58 ans, patron d’un négoce marseillais de fruits de mer.


Tablier d'écailler - Image d'archive
 Tablier d’écailler - Image d’archive

Koinai : Pouvez-vous me décrire votre tenue de travail ?
Ça dépend des saisons, en fait. Alors, on a une tenue d’hiver, une tenue d’été. Donc l’été, c’est tout simple : un tee-shirt jaune avec le logo magasin, jeans et type de basket ou bateau, là, la chaussure qui résiste à l’eau de mer. Et l’hiver, c’est un peu plus conséquent, donc en plus y ’a des body warmers, les casquettes et éventuellement, s’il pleut, des bottes bateau.

K : Body warmers ?
Body warmers, ce sont les trucs sans manches, là, vous savez ? Avec une fermeture éclair devant, pour qu’on soit pas engoncé dans nos mouvements et qu’on puisse travailler. Puisque notre métier, c’est d’ouvrir les coquillages, quand même. Voilà.

K : Quelles sont les contraintes vestimentaires liées à votre activité ?
Aucune. Si ce n’est que de changer les tenues tous les jours. C’est pas une contrainte, c’est simplement des contraintes sanitaires ; je veux dire : ou on est propre, ou on est sale.

K : Les tenues sont-elles faites d’un textile particulier ?
Non, pas spécialement. Heu... on a les tabliers qui nous protègent, tabliers en plastique pour éviter les projections, mais rien de très spécial.

K : Avez-vous des accessoires vestimentaires ?
Non.

K : Que contiennent les poches de la tenue de travail ?
Heu... dans nos poches ? Typiquement, y ‘a rien dans nos poches. Parce que notre matériel, on l’a toujours à la main, pratiquement.

K : Quels sont vos outils de travail ?
C’est un couteau, ou un ciseau à oursins. Le couteau, c’est un couteau très spécial de type couteau écailler, à bout très pointu, avec une petite lame pour pouvoir pénétrer les coquilles, donc c’est très résistant, c’est en inox ; mais y’a rien de très particulier au niveau de...

K : Où vous procurez-vous vos vêtements professionnels ?
Bah ! y’a plein de magasins spécialisés pour ça : y’a le magasin où tout le monde se sert, les trucs comme l’Amovis, rue de République, heu... On reçoit des docks de Normandie, de Charente, sur des sociétés qui font du matériel spécifique à notre emploi. Les bottes aussi, souvent on prend des... ch’ais pas si on peut citer les... on prend souvent de la qualité Aigle. Au moins, on est sûr que ça tient la saison, minimum.

K : Combien avez-vous d’exemplaires de la tenue ?
Deux tenues, pour faire l’année.

Q - Quelle est leur durée de vie ?
Mmm... question difficile à répondre, ça dépend les individus. Les bottes, ça dure deux, trois ans.

K : La tenue est fournie par l’employeur ?
Tout à fait, tout à fait... c’est un minimum.

K : Qui assure l’entretien des vêtements de travail ?
L’employé, bien sûr.

K : Quel est le temps consacré à passer sa tenue ?
Oh ! Souvent, ils arrivent sur le lieu de travail en tenue, hè, ou alors ils rentrent au vestiaire, il leur faut cinq minutes, hè, mais souvent ils arrivent avec leur tenue, puisque le soir ils partent avec, donc le lendemain, quand ils reviennent, ils en ont une propre dessus.

K : Vous arrive-t-il de ne pas porter la tenue pendant les heures de travail ?
Moi oui, en tant que patron, oui.

K : Et les employés ?
Eux non... eux non. Ou rarement, oui, ça peut arriver... ça peut arriver.

K : Doivent-ils se changer au cours de la journée de travail ?
Non, pas spécialement, non... À moins qu’il y ait eu une catastrophe, ch’ais pas, un violet qui a éclaté, qui a mal été ouvert, bon, ça, c’est à la discrétion de l’employé.

K : Tous les employés ont-ils la même tenue ?
Oui. Oui...

K : Êtes-vous à l’aise dans votre tenue de travail ?
Je pense que oui. Enfin, moi je suis à l’aise mais bon, je pense que eux aussi.

K : Aimez-vous la porter tous les jours ?
Quand je travaille, heu... oui, en principe ; là, aujourd’hui non, puisqu’on représente pas une maison, on représente une profession, donc j’ai bien recommandé d’éviter qu’on puisse repérer la maison qui assure l’ouverture du coquillage. J’ai simplement un rôle d’information aujourd’hui, j’ai pas un rôle de vente. Je vais vendre un peu, bien sûr, puisqu’y faut vendre la marchandise qu’on a acheté, nous sommes bien d’accord, mais mon but premier aujourd’hui, c’est de représenter le métier d’écailler.

K : Votre tenue influence-t-elle votre comportement ?
Non.

K : Avez-vous l’impression de changer de peau lorsque vous passez votre tenue de travail ?
Ch’ais pas, je me suis jamais trop posé la question ; mais peut-être que c’est vrai que quand on enfile la tenue, on retrousse les manches et on y va, quoi, un truc comme ça, mais ça c’est propre à tout le monde, je pense, c’est pas propre qu’à ma profession.

K : Êtes-vous fier de votre tenue ?
Bien sûr !

K : Pensez-vous que l’habit fait le moine ?
Non, pas du tout. Non, non... je suis pas convaincu de ça.

K : Qu’est-ce que le métier d’artisan ?
Le métier d’artisan, c’est de partir sur un produit brut et d’arriver à sortir quelque chose de fini, de joli, d’esthétique. Bon, nous c’est de l’alimentaire, nous on part de la matière première qui est le coquillage, puis on arrive à ressortir avec des jolis plateaux, bien présentés, bien frais... on a une certaine satisfaction.

K : Avez-vous une anecdote liée à votre tenue de travail ?
Heu... peut-être, oui : j’ai fait des tee-shirts avec une coquille de palourde, et à l’intérieur de cette coquille de palourde il y a la Vierge de la Garde ; et quand j’ai choisi le logo, je me suis pas très bien débrouillé et en fait, ma tenue, avec le jaune, ressemble beaucoup à Shell, au marchand d’essence, donc c’est vrai que... là y’a peut-être un p’tit truc à refaire, à revoir...

K : Que portez-vous en dehors du travail ?
Regardez !...

K : Depuis combien de temps exercez-vous votre activité ?
Le métier d’écailler ? Depuis 88...

Propos recueillis par Florence Latreille le 25/04/08 ; rédaction : Odile Fourmillier.

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