Koinai est représenté par Sohad
K : Pouvez-vous vous présenter ?
Abdel : Je m’appelle Siad Abdel... surnommé Kamel.
J’ai 50 ans, je suis marié, j’ai quatre enfants.
Aujourd’hui je me sens... pas en forme.
Je n’oublierai jamais... mes enfants.
Il faut que j’arrête de... d’être au chômage.
Le bonheur c’est simple... pas si simple qu’on le croit.
Je suis fier de... d’être un homme qui s’appelle Siad.
Le plus bel homme du monde c’est... c’est celui qui est bien dans sa peau.
Quand j’étais petit, je croyais que... j’allais devenir quelqu’un.
Les femmes sont... une compagnie.
Les hommes sont... censés protéger.
Il n’y a rien d’important sans... je ne sais pas.
Dans ma petite enfance... j’étais bien.
Quand je me fâche... je deviens mauvais.
Je regrette d’être... d’être vieux.
Le meilleur remède à un chagrin d’amour... c’est se remarier.
Si j’étais une femme... je ne peux pas me mettre dans la peau d’une femme. Impossible.
K : C’est quoi, pour vous, une femme ?
A : Une femme, c’est une compagne. Exactement. Il faut qu’elle soit douce, c’est une compagnie. Elle doit accompagner son mari dans le meilleur comme dans le pire.
K : C’est tout ? Au niveau mental et physique, vous n’en demandez pas plus ?
A : Je préfère une femme qui est bien mentalement, c’est la première condition. Et en deuxième position, c’est le physique et puis son côté doux, c’est la troisième position.
K : Quel rôle joue la femme dans la société actuelle ?
A : La femme joue le même rôle que celui que joue l’homme. Elle est dans tous les domaines. Je trouve qu’elle a le même rôle que celui de l’homme. Elle est censée jouer un double rôle.
K : C’est-à-dire ?
A : Celui d’élever sa petite famille, la maison, et ensuite faire le même travail que l’homme.
K : Justement, elle n’a pas un rôle beaucoup plus important par rapport à l’homme ?
A : Oui, bien sûr, parce qu’elle a un double rôle. Elle participe à la vie de tous les jours, l’homme aussi a autre chose... Puis, elle a sa petite cellule familiale à élever, ses enfants et elle doit aussi subvenir aux besoins de ses enfants, c’est très important. Elle joue un rôle beaucoup plus important que l’homme.
K : Vous n’êtes pas contre le fait que la femme travaille ?
A : Non, pas du tout. Non, je ne suis pas contre, si elle peut faire les deux, pourquoi pas. Si maintenant ça doit la désavantager, que deux c’est trop pour elle... Je trouve que si elle peut jouer les deux rôles en même temps c’est très bon. Elle participera à la vie plus que l’homme.
K : Est-ce que vous aimez les femmes ? Quel regard portez-vous sur elles ?
A : Oh, moi j’aime la femme qui reste dans sa position de femme. Si maintenant elle veut être l’homme et et la femme, non ! Si maintenant elle reste dans sa position, une femme avec sa gentillesse, avec sa féminité, avec tout ça... Tout le monde aime ça. Chaque homme aime ce côté féminin.
K : Qu’est-ce qui vous séduit chez la femme ?
A : Ce qui me séduit, c’est sa patience. Ce n’est pas sa beauté, c’est sa façon de comprendre l’homme.
K : En fait, c’est plus le caractère que la beauté, qui vous séduit chez une femme...
A : Oui, c’est surtout ça. Pour moi, la beauté vient en deuxième. J’aime la patience de la femme. Il y a un proverbe qui dit que "derrière un homme fort, il y a une femme." Maintenant, pour que l’homme devienne fort, il faut que la femme soit là, derrière, c’est-à-dire à ses côtés dans le malheur comme dans le bonheur.
K : À votre avis, pourquoi les hommes traitent-ils les femmes d’emmerdeuses ?
A : Ça dépend, parce qu’il y a des moments, quand la femme ne choisit pas ces moments... elle devient emmerdeuse. Si maintenant en rentrant du boulot, l’homme est énervé, qu’il a des problèmes, il faut qu’elle choisisse ses moments, sinon ça devient une emmerdeuse. Maintenant, c’est là qu’elle doit comprendre à quel moment le mari peut l’écouter, et le moment où elle ne peut pas. Au lieu de l’emmerder, bien au contraire, il faut l’aider à surmonter ses problèmes. Ce n’est pas quand il y a des problèmes qu’elle doit exiger de lui certaines choses. Pour moi, là, elle devient une emmerdeuse.
K : Les hommes disent des femmes qu’elles sont infidèles. Qu’en pensez-vous ? Mais les femmes disent des hommes qu’ils sont cruels, pourquoi, à votre avis ?
A : Question pertinente. Infidèles ! Oh, mais il y a des femmes fidèles. Cela dépend. Si une femme est avec son compagnon, qu’ils vivent bien, qu’il est correct, qu’il se comporte très bien, qu’il n’ y a pas de problèmes, alors pourquoi... La femme ne devient infidèle que s’il y a quelque chose qui ne marche pas, qui ne va pas.
K : C’est pour cela que les femmes disent que les hommes sont cruels. C’est parce qu’ils sont infidèles ?
A : Ça dépend dans quel sens. Cruels, cruels... Si les femmes disent que les hommes sont cruels, c’est peut-être parce qu’il y a une mauvaise compréhension. Donc il n’y a peut-être pas de compréhension mutuelle. C’est-à- dire que si la femme croit combler son manque par autre chose, mais... Le fait de ne pas comprendre ce manque conduit peut-être les femmes à qualifier les hommes de cruels. Il y a une mauvaise compréhension entre les deux. Ce qui veut dire une complémentarité entre la femme et l’homme, il n’y a ni cruauté, ni infidélité.
K : Mais l’homme et la femme sont différents et les émotions ne sont pas forcément ressenties de la même manière...
A : Oui, tout à fait. Moi, je trouve que la femme a des changements brusques dans son attitude. Un jour, elle est bien, et un jour elle n’ est pas bien. Peut- être que c’est dû à sa constitution physique, au fonctionnement hormonal. C’est peut-être pour cela qu’elle change brusquement d’attitude.
K : Et ce n’est pas dû justement au stress, du fait qu’elle s’occupe des enfants, du boulot, de la maison et des repas, c’est ce qui explique ces changements ?
A : Non, Ce travail qu’elle fait pour sa petite famille ne doit pas être stressant pour elle. Il faut que cela soit un plaisir. Il ne faut pas que ce soit stressant. Si maintenant elle le fait parce qu’elle est obligée de le faire, ça devient stressant, et ça pèse sur son caractère. Si elle le fait avec amour, parce que ça lui plaît, il n’y a aucune raison qu’elle soit stressée. Je dis que c’est plutôt sa constitution physique, ces changements hormonaux qui expliquent l’instabilité chez la femme.
K : Dans certains couples, on dit que l’homme décide. Qu’en pensez vous ?
A : Non, moi je pense que ce n’est toujours pas le cas.
Je dirais que dans le couple, la décision est toujours mutuelle de la part de l’homme et de la femme du côté de la gestion et du côté affectif, tout se fait dans une étroite collaboration. Je trouve qu’il n’y a pas de contribution de la femme, ce n’est pas possible, d’imposer quelque chose, ça ne peut pas aller, ça marchera peut-être au début puis... Je dirais qu’un couple doit vivre dans l’accord commun.
K : Quelles sont les qualités d’un homme ?
A : Je ne peux pas vous dire les qualités d’un homme.
C’est la femme qui voit cela, ça diffère d’une femme à une autre ; Il y a des femmes qui disent que c’est le côté beaucoup plus matérialiste... Il faut qu’il soit là, qu’il sécurise la femme, il faut qu’il subvienne à ses besoins matériels, a ses besoins affectifs aussi.
Il y a beaucoup de choses qui entrent en jeu. Ça dépend de la femme, de ce qu’elle veut exactement.
K : Au contraire, quelles sont pour vous les qualités d’une femme ?
A : Je dirais comme qualité, qu’il faut qu’elle accepte de vivre en communauté avec un homme, il faut qu’elle soit d’un caractère compatible avec son compagnon, c’est-à-dire qu’il faut que ce soit le même caractère. Il faut qu’elle connaisse parfaitement son homme, c’est-à-dire ce qui lui va, ce qui ne lui va pas, et idem pour l’homme. Il faut qu’il sache ce que demande sa femme, ses points forts, ses points faibles, et il faudrait d’autre part être correcte, correcte vis-à-vis de son compagnon. Je crois qu’avec cela on pourrait définir les qualités d’une femme.
K : Pourquoi y a-t-il tant de ruptures au niveau des couples ?
A : On revient à la question de compatibilité de caractères. Maintenant s’il y a abandon, c’est-à-dire s’il y a certaines choses sur lesquelles ils se sont mis d’accord dès le début et finalement l’un ou l’autre revient sur cette chose, c’est-à-dire que la femme par exemple en a marre et veut changer sa vie, parce qu’elle a envie d’une autre vie, c’est là que commencent les problèmes.
K : Vous pensez que ça ne vient que de ce point de vue ?
A : Oui, c’est ça. Ça ne peut pas être autre chose. Il est tout à fait normal qu’il y ait rupture, s’ils reviennent sur les éléments essentiels de leur vie.
K : Qu’est-ce que ça veut dire, les éléments essentiels de leur vie ?
A : Il s’agit des choix préétablis, des éléments qu’un couple met à nu quand il commence sa vie. La femme dit par exemple, je veux tel homme, tel homme ou tel autre.
K : Pouvez vous me donner un exemple de ces éléments ?
A : Non, mais ces éléments dépendent de chaque individu. Une femme peut, par exemple, demander comme qualités essentielles que son mari lui reste fidèle, qu’il se comporte de la façon la plus correcte possible, qu’il subvienne à ses besoins, qu’il ne l’abandonne pas, qu’il l’aime... et idem pour l’homme, qui se dit qu’il lui faudrait une femme qui réponde exactement à ses besoins.
K : Vous, que voulez vous en tant qu’homme ?
A : En tant qu’homme, je parle de caractère, parce que pour moi, c’est surtout le caractère qui compte. Si la femme répond à un trait de caractère que l’homme désire, il n’y a pas de raisons qu’il y ait rupture. Si au début elle répond, puis en a marre et abandonne ce qu’elle a commencé, c’est là qu’il y a rupture. C’est comme ça que ça se passe.
K : Donc pour vous la femme idéale, si j’ai bien compris, serait d’abord celle qui a un bon comportement, celle qui comprend, qui est aux besoins de l’homme, qui subvient à ses besoins quand il rentre de son travail et qui sait venir vers lui selon qu’il est plus ou moins en colère ou fatigué ?
A : Il a aussi les deux côtés. Ce n’est pas uniquement d’un côté qu’il faut voir les choses. Mais en tant qu’homme, c’est comme ça que je vois les choses. Normalement, il n’y a pas de raisons, il ne faut pas, par exemple, que la femme renonce aux principes du début, ceux qui fondent le foyer.
K : Qu’avez-vous à ajouter sur la femme ?
A : Je vous l’ai déjà dit : ça ne me convient pas, une femme qui veut être homme et femme à la fois. Voilà, il faut qu’elle reste dans sa position de femme. C’est surtout sa féminité, sa douceur et sa façon de comprendre son compagnon, qui est important pour moi. Maintenant, si elle veut jouer à la fois le rôle de l’homme et de la femme, ça ne peut pas aller. C’est-à-dire qu’elle ne peut pas faire les deux à la fois. Pareil pour l’homme qui ne peut pas faire en même temps la femme. Il faut que chacun reste dans sa position...
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