Ndlr : l’auteur de cet écrit est chilien ; c’est pourquoi, tel l’accent dans l’expression orale, les erreurs de langage ne nuisant pas à la compréhension du texte sont laissées volontairement. Le lecteur appréciera…
Ce qui m’a interpellé en arrivant à Marseille
Une des les premières expériences qui m’a interpellé en arrivant à Marseille, c’était la propreté de ses rues et de leurs habitants, et je parle de tout la faune (humaine et non-humaine), de les souris et ses parents volants qui sortent en quand le soleil se couche, du oiseaux qui vont de les innocents hirondelles jusqu’à les mouettes qui, en cherchant de l’alimentation, tombent les jardinières dans la rue. Ça et le fait que les chiens, toujours avec la collaboration de ses maîtres, font leurs nécessités en total impunité, et obligent faire des piétons des êtres attentifs autant du sol que du ciel. Et si t’as le besoin de marcher avec quelque autre chose que ne soit pas tes jambes, te sera extrêmement compliqué si tu persistes en marchant dans les trottoirs, comme celui-là qui sorte de chez lui pour promener les bébés et qui, à chaque fois que les voitures ne le permettent pas passer, il enlève les essuie-glace pour leur montrer sa indignation et parfois, celui qui marche avec les béquilles s’unit à sa croisade pour récupérer le morceau de ville que se disputent entre tous ces êtres.
Il faut se blinder, se durcir, se fortifier, il faut renoncer, abandonner, se désister à la tendresse ; il faut apprendre à repousser, à écarter, à froncer les sourcils, à se couvrir de masques, d’un : "Ne me regarde pas ou je te agresse."
Réel v/s irréel
L’autre réalité apparaît grâce à quelqu’un d’autre, à la reconnaissance de la existence, le point de vue et l’explication de sa vie et sa réalité ; comment est-ce que ces deux mondes se retrouvent ? Pour reconnaître et respecter sa décision de vie et réalité, il faut inventer une troisième réalité qui soit commun.
Il y a celui qui décide de rester immobile pour regarder le paysage se bouger derrière la fenêtre de un train ou d’un bus et c’est là où le sentiment d’être au milieu de quelque chose lui arrive : on se sent appartenir, même si c’est que pour cet instant-là, à une autre chose, à ce paysage-là, aux montagnes ou à l’infinie étendue de la mer… où il y a autant de bateaux que de réalités, chacun d’eux vivant la sienne propre, jusque à quand d’autre bateau le croise. C’est là quand l’équipage dimensionne cette mer qui, avant infinie et solitaire, se transforme en un océan de rencontre… et dans les livres de bord on aura deux rapports de la même expérience dont la mer sera la seule chose en commun.
12/06/07
Aujourd’hui j’arrête de écrire de Marseille… En fait c’est pas de tout le sujet, c’est pas de tout le souci ni le problème.
Il y a deux choses qui sont inséparables, l’environnement et la nécessité de s’adapter. Même au niveau de l’évolution et donc des gènes. C’est toujours la grand question : savoir si c’est effectivement l’environnement qui nous change ou jusqu’à où c’est nous qui, pour être là, faisons changer ce qui est autour de nous. C’est pas la faute à Marseille, sauf d’être une grand ville… C’est bizarre comme nous avons fait de la proximité un lieu solitaire. Les grands constructions où on habite, bâties pour accueillir beaucoup des gens, sont des refuges pour se cacher et quand on a la chance de rencontrer quelqu’un qu’on connaît dans les espaces communs qui nous restent, on peut pas s’arrêter à parler avec lui, il y a l’obligation d’arriver au travail et à l’heure. On peut pas lui dire : "Ça va ?", c’est impossible de s’embrasser, il y a la responsabilité d’accomplir. On rêve pas à le serrer dans les bras car il faut exécuter, et surtout, on peut pas oser à venir en arrière et laisser le boulot pour plus tard, même si lui qu’on connaisse et qu’on estime, conduit sa main à la bouche pour cacher les larmes de celui qui vienne de se séparer sans le vouloir… La solitude… et moi au travail. Qu’est-ce que change le plus vite ?
Jaime Villalon, juin 2007.
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