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Femme aujourd'hui

Donc merci maman quoi !

« Je suis devenue féministe le jour où ma mère a donné du beurre et de la confiture à mon frère et nous a refusé à nous. J’avais huit ans, et ça a été le début du féminisme, parce que je voyais que les mères elles élevaient différemment leurs filles que leurs garçons. D’ailleurs c’est prouvé ; je sais pas si c’est Dolto qui dit que "les garçons sont baignés huit minutes de plus que les filles". Donc j’ai eu une révolte, ça a été le début de ma rébellion. » Monique Doehr, 60 ans, comptable, à quatre jours de la retraite.


Tango
 Tango

Je suis comptable de formation. J’ai un BTS de comptabilité ; j’ai fait également - c’est là où ma vie a commencé à être tordue - une formation universitaire. Donc j’ai ma maîtrise en sciences économiques qui ne m’a jamais servi à rien. Pendant la période où j’étais à la fac, j’avais pas d’argent donc j’enseignais comme professeur de mathématiques financières dans des écoles privées, je faisais des tutorats à l’université. Bon. Donc je suis revenue à ce métier complètement idiot, qui rend fou, mais qui m’a permis de bouffer toute ma vie : la compta. J’ai travaillé quinze ans dans la même boîte, une société immobilière. Puis la possibilité m’a été offerte de changer complètement de métier, et j’ai fait du foncier, j’ai acheté des terrains pour construire des lotissements. Je me suis éclatée trois ans. Je suis tombée en 92 sur la crise immobilière, donc j’ai été licenciée pour cause économique. Quatre ans au chômage ! Ensuite, dans la dèche, j’ai accepté n’importe quoi parce que j’étais en fin de droits : j’ai vendu des alarmes, fait du social à l’ANPE de Bougainville et surtout, oui - métier absolument horrible, le plus dur de toute ma carrière ! - de la défiscalisation, c’est-à-dire de la bourse… et caetera. Voilà. Donc comptable, enseignante, monteur d’opérations, médiateur et retour après une interruption de dix ans dans la comptabilité. Je me suis tapé le passage à l’euro, la loi Aubry, et caetera, donc tout a été très difficile mais enfin, je suis à quatre jours de la retraite et je vais bien en profiter.

Koinai : Quelle jeune femme étiez-vous ?
J’avais vingt ans en 68, donc j’ai cru en la libération de la femme. J’ai fait partie du CODIF à Marseille, un mouvement pour la libération de la femme qui existe toujours, d’ailleurs. Bon, j’ai fait des manifestations à ce titre pour l’avortement, enfin pour que les femmes puissent se faire avorter, j’ai signé des pétitions. Je me suis moi-même fait avorter quatre fois dans l’illégalité à Amsterdam… au danger de ma vie. Les hommes, quand ils ont trouvé des femmes libérées comme moi, indépendantes financièrement, qui quand il y avait un problème l’assumaient, allaient se faire avorter et tout, et qui même prenaient en charge leurs enfants, c’était pain béni pour eux. Mais le pendant c’est que jamais aucun homme ne m’a épousée, n’a vécu avec moi et cætera, donc… ils ont utilisé cette indépendance et cette liberté contre moi, voilà… Je vous passe tous les détails, les viols, et cætera et caetera. Maintenant je suis avec un jeune d’origine maghrébine, une jeune personne qui a vingt ans de moins ; je vis avec elle depuis six ans, ça se passe pas très bien parce que bien entendu sa culture revient, hein, et moi je me laisse absolument pas faire. Donc on s’engueule à longueur de journée. De toute façon j’ai échoué totalement ma vie sentimentale, mais c’est pas grave, je le transforme dans la création puisque je danse le tango argentin, et comme je suis à quatre jours de la retraite je pense que je vais écrire ma vie.

K : Qu’avez-avez tiré de cet engagement ?
Je suis très contente que l’avortement a été autorisé, parce que c’était une catastrophe, on essayait de s’avorter avec des aiguilles à tricoter hein, il faut se rappeler, quand même ! Chaque fin de mois on devenait verte pendant une semaine quand on attendait nos règles, bon les filles d’aujourd’hui ne s’en rendent pas compte de ça. C’est une libération pour la femme, absolument extraordinaire. Donc j’en ai tiré des bienfaits. Bon maintenant ça a plus d’importance mais ma fille peut vivre librement, elle choisit le moment de sa grossesse, donc c’est grâce à nous, tout ça. Je travaille avec des jeunes, ils sont sur les vieux schémas, c’est une catastrophe : c’est le vendredi soir avec la famille, la dernière Volvo qu’on a achetée… ils vont pas voter, je trouve que les jeunes c’est une catastrophe. Mais ma fille m’explique que c’est la génération mosaïque, c’est-à-dire justement ceux qui savent tout parce qu’ils ont internet et tout, mais comme ils ne communiquent plus avec les gens qui ont de l’expérience, y’a un blocage, quoi. Donc en vérité si les gens matures comme moi vont vers eux, y’a un dialogue possible. Mais c’est à nous, encore à nous, qui avons déjà permis d’avoir la pilule, l’avortement, et cetera, d’aller vers les jeunes pour leur sortir de leur mutisme. Donc moi quand je peux je le fais, mais je suis un peu découragée.

K : Aviez-vous une image de l’homme idéal ?
Un bel homme, oui, parce que ma mère accordait énormément d’importance à la beauté, elle ne remarquait un homme que s’il était beau, s’il avait de belles dents. Donc moi ça m’a beaucoup imprégnée, j’ai recherché la beauté, et évidemment comme j’étais assez jolie j’ai été très séduite et très séduisante… C’est l’époque de sex and love. Un homme intelligent, avec qui on pouvait parler avant de faire l’amour, et puis après se balader main dans la main en faisant du stop dans tous les pays du monde, c’était ça, l’homme idéal. Donc vous pensez bien que c’est un échec total, et que maintenant, pour moi l’homme idéal c’est quelqu’un qui peut vous tenir une conversation, aller au cinéma avec moi, lire les même livres que moi. Je n’accorde absolument plus d’importance à la sexualité. Ça m’empêche pas de faire l’amour mais ça a plus d’importance pour moi, donc c’est une grande liberté. Les hommes ont raté vraiment quelque chose, c’est dommage, parce qu’on était des super femmes, quoi. Bon c’est la génération d’Anna Karina [1], de Marianne Faithful [2], donc on était des super battantes, des super bandantes, et les mecs, ils ont loupé le coche, quoi, parce qu’ils ont pas compris.

K : La maternité a-t-elle été un épanouissement ?
Oui, je pense que oui. Là aussi c’est un peu tordu, parce que je suis mère célibataire. J’ai eu à vingt-cinq ans ma petite fille que j’ai élevée toute seule. J’ai été le mère, la mère. C’était une enfant cachée : son père, pendant dix ans n’a pas dit à sa famille - qui était très riche - qu’il avait un enfant ! Vu que le père ne m’avait pas épousée, je me suis rabattue complètement sur l’amour de ma fille. J’adorais ma fille qui est d’une grande beauté, qui est très intelligente et tout, donc pour moi c’était le maxi. Je l’engueulais aussi donc à ce moment-là j’étais le père, mais comme j’enlevais la punition cinq minutes après, c’était un peu déséquilibré. Et donc on a eu un parcours complètement fusionnel, puisque je dormais avec ma fille jusqu’à l’âge de neuf ans ! Grâce à l’intervention de ma sœur qui est psychologue, j’ai commencé une analyse à neuf… quand elle avait neuf ans. Le psychanalyste nous a demandé, absolument, de ne plus dormir ensemble. Il m’a quand même… Il a sauvé la vie de ma fille. Bon, moi ça m’a pas fait grand chose, mais je pense que grâce à ça ma fille a une vie sexuelle "normale"… entre guillemets. Mais on a encore des problèmes parce qu’elle n’a pas pardonné à son père de ne pas l’avoir dit à ses parents. En même temps comme il est bourré donc ça s’est quand même bien amélioré : elle va visiter toutes les semaines sa grand-mère, son père, et moi qui lui ai… qui l’ai soutenue jusqu’à vingt-deux ans quand même, hein ! - On s’est séparé, elle est partie de chez moi à vingt-deux ans - ben je la vois trois fois par an… L’expérience est quand même assez dure parce qu’enfin, on ne vit pas pour ses enfants, voilà c’est la conclusion par rapport à ma maternité. De toutes façons, je ne regrette absolument pas d’avoir souffert parce que je suis bouddhiste et pour nous la souffrance c’est vraiment l’alimentation pour transformer et devenir heureux. Ça c’est très important, ça fait partie de ma philosophie de la vie.

K : Comment élève-t-on seule son enfant ?
Étant donné que j’ai profité de mon métier de comptable, j’ai toujours gagné correctement ma vie quand même, j’étais cadre donc j’avais le minimum vital. Je lui ai payé les meilleures écoles, elle était à Thiers, je l’ai envoyée aux États-Unis sur mes revenus à moi. Bien sûr je me privais de confort, de trucs comme ça mais j’ai toujours visé l’excellence pour ma fille. Jusqu’à la période chômage, au niveau financier ça s’est bien passé. Au début, en 92, je gagnais encore seize mille francs au chômage donc c’était assez confortable. Au bout d’un an - ma fille avait seize ans - elle a été très dure, ça s’est mal passé : elle m’a dénigrée, elle est partie et cetera et cetera. Au bout de trois ans je suis descendue à trois mille francs. Donc là, ma fille m’a quittée, voilà. Les enfants ont très peu de reconnaissance, ça c’est un truc qu’il faut savoir.

K : Expérience faite, quel couple prôneriez-vous ?
Il faut absolument que ce soit le couple coach, c’est-à-dire que l’un coache l’autre, que ça soit pas un couple fusionnel. Je crois que la fusion c’est vraiment l’échec total. Bon, ça a été l’échec dans ma vie, mais l’échec aussi que j’ai vu autour de moi. Si le fait d’être dans un couple ça vous permet d’avancer au niveau de votre travail, de votre création, c’est bien. Si c’est pas bien, faut laisser tomber. Ce que moi je n’ai pas fait, hein, j’ai persisté en pensant que je pouvais changer l’autre, changer l’autre, changer l’autre, et je me suis toujours cassé la gueule. Donc je pense qu’il faut trouver des gens qui sont dynamisants l’un pour l’autre, et qu’il faut se tourner vers la spiritualité.

K : En quoi vous sentez-vous femme ?
Ah ! Je me sens femme parce que je plais toujours, je fais attention à mon corps, je fais de la gymnastique, de la danse, des régimes et les jours où j’ai envie de plaire, je plais toujours. De vingt ans à quatre-vingt dix ans vous pouvez toujours plaire, ce qui est important c’est le désir que vous avez des autres, c’est pas votre apparence, quoi. Si l’homme sent que vous avez un désir, il marche, quoi. Donc il faut continuer à pouvoir provoquer ce désir, et comme ils sont tellement bêtes, les hommes, on sait toujours ce qu’il faut faire donc y’a aucun problème, voilà.

K : Êtes-vous indépendante ?
Ah oui, absolument. Ouais, indépendante, avec un hic : je traîne toujours mon besoin de fusion ; par exemple je voudrais voyager, maintenant, et ça va me poser un problème parce que je vais sûrement y aller sans mon compagnon, puisqu’il n’a pas d’argent, il est au RMI, il a des gros problèmes de boulot, donc je n’ai pas les moyens de lui payer le voyage. Enfin je vais faire le tour du monde, et donc je crains - ça serait un grand échec dans ma vie - de ne pas partir à cause de ça et je pense que je le regretterai toute ma vie. Mais je pense quand même que je vais le faire. Donc je ne suis pas si libérée que ça. Voilà, je tiens à le dire.

K : Rencontrez-vous des difficultés en tant que femme ?
Pas dans mon boulot puisque la tarification est égale pour les hommes et pour les femmes. Mais au départ, dans la belle époque des années 70 j’ai voulu faire de la politique, et déjà je me suis aperçue que c’était pas possible pour une femme avec un enfant de faire de la politique parce que toutes les réunions se faisaient dans les bars. Je me souviens très bien de réunions où je traînais ma fille à quatre ans ; elle dormait sous la table. C’était vraiment un truc fait pour les hommes donc j’ai laissé tomber. Je tiens quand même à dire qu’actuellement je fais partie d’un organisme politique d’extrême gauche, qui s’appelle Rouge Vif, et je vais à une réunion demain. Malgré que je m’investis pas beaucoup, que je n’ai pas envie de prendre la tête de quelque chose, j’encourage quand même les gens qui résistent à tout ce Politiquement-correct - qui s’effondre d’ailleurs. Je suis une grande admiratrice de Charles Hoareau [3] qui s’occupe des chômeurs et des sans-papiers. Donc voilà, je ne suis pas absente quand même de la scène politique, mais je ne suis pas participante parce que… je pense que le pouvoir corrompt, et que la femme est beaucoup trop pure et j’ai pas envie de faire de compromission. Ça me pose des problèmes pour danser, parce que ce sont les hommes qui invitent, donc là ça me, vraiment… Il m’est arrivé de rentrer chez moi en pleurant parce qu’on m’avait pas invitée, donc je me suis promis dans une prochaine vie d’être un homme.

K : Qu’avez-vous reçu de votre mère ?
Une éducation catholique : le rôle de la femme… une éducation très rigoureuse : les enfants, il fallait qu’ils soient couchés à sept heures… Oui, une éducation très bien jusqu’à huit ans, pour la propreté, les choses comme ça… et après beaucoup plus difficile parce que ma mère était très portée vers les hommes qu’elle aimait, donc elle oubliait complètement… enfin elle était plus mère. C’était quelqu’un qui avait envie de liberté, elle a connu la guerre et puis la fête de la libération, donc c’était des gens très gais hein, ils ont vécu les vingt glorieuses après 1945 : jusqu’à 60 c’était la fête tous les jours, les bals, l’importance de la musique… Et donc la séduction… Plus maîtresse que mère… Donc sa fille est devenue une concurrente assez tôt, enfin ses deux filles puisque nous sommes deux, et nous sommes quand même assez massacrées puisque toutes les deux on est mère célibataire, et toutes les deux on est en psychanalyse depuis trente ans. Bon, donc merci maman, quoi. Mais en vérité c’est pas du tout l’éducation que j’ai donnée à ma fille. Je pense que ma mère - elle s’est mariée deux fois - a vécu toute sa vie aux crochets de son mari, puisqu’elle a élevé quatre enfants. Donc elle n’a pas été indépendante mais elle en avait rêvé toute sa vie. En fait elle nous a inculqué son besoin d’indépendance que nous avons vécu nous, les deux filles, et quelque part moi dans ma tête j’aurais voulu avoir six enfants, un mari, une grande ferme… On a eu des envies inversées, en fait. Et voilà, c’est tout ce que je peux dire. Oui, elle m’a inculqué quand même le goût du travail, se lever à six heures du matin… Pendant quatre ans de chômage ça a été la catastrophe ! Enfin nous sommes d’origine lorraine, un goût presque hystérique du travail, quoi. C’est-à-dire que même au chômage, j’ai jamais été une seule fois à la mer ou au cinéma, parce que l’obsession du travail… Voilà : l’obsession. Les lorrains, c’est à la mine, voilà.

K : Existe-t-il une solidarité féminine ?
Chez les gens d’origine maghrébine, là y’a une véritable solidarité, les autres non. Je suis restée quatre ans au chômage, j’avais ma sœur qui habitait en bas, elle m’a jamais demandé si j’avais faim, pourtant j’avais faim. Jusqu’à quarante-six ans j’étais très narcissique, donc j’avais pas d’amies, à part celles qui me flattaient à longueur de journée. Et j’ai changé complètement quand j’ai commencé à pratiquer le bouddhisme en 92 ; là j’ai vraiment compris que je ne fonctionnais absolument pas correctement. Maintenant j’ai des amies femmes, très peu sont non bouddhistes, parce que je supporte assez mal les femmes qui se plaignent à longueur de journée… Toutes façons, il faut se battre. Finalement elles sont plus aptes que les hommes à comprendre qu’il faut passer par la spiritualité pour s’en sortir aujourd’hui. Voilà. Faut laisser sa voiture devant la porte, marcher à pied, éteindre son eau quand on se lave les dents, et tout ça les hommes ne comprennent pas ou alors s’ils le font, c’est simplement dans une asso, parce qu’ils sont dans les Verts, ou dans un parti politique. Les femmes sont plus intelligentes, plus douées pour changer de mode de vie, et si on ne change pas je pense que la planète va à la catastrophe.

K : Quels sont vos projets ?
J’ai des projets à dix ans, à trente ans et à dix mille ans puisque comme je suis bouddhiste… Donc je fête ma retraite dans quatre jours, ensuite je vais m’inscrire à un cours de langue espagnole et anglais parce que comme je compte voyager, je vais préparer ça. Je sais qu’il y a une compagnie de cargos qui s’appelle Séméa qui fait des tours du monde en cargo avec les gens qui font du transport maritime, donc je vais aller les voir. C’est probablement vers le mois de décembre que je vais partir, pratiquement un an. Donc mon combat actuel c’est de savoir si je vais avoir le courage de le faire seule, et de me séparer de mon compagnon physiquement et peut-être, bon… Quand on laisse un homme de quarante ans tout seul, bon, on sait ce qui se passe, et puis comme moi-même je me priverai pas non plus… Voilà mes projets dans l’année qui va venir. Ensuite si mon copain est plus là je chercherai à faire du tourisme social, aider les gens dans le truc humanitaire ou je chercherai des causes à Marseille pour faire du bénévolat. Je fais déjà partie de tas de petits trucs : je m’occupe d’une association de défense de la plage des Catalans, d’une autre qui s’appelle Canasi qui s’occupe de mettre de l’eau au Niger ; je suis également trésorière d’une association de tango argentin. Et puis je continuerai à essayer de parler du bouddhisme à droite à gauche, dans le but qu’arrive la paix mondiale. Donc là, c’est un long parcours, ça c’est pour les trente ans.

K : Aujourd’hui y a-t-il une égalité entre la femme et l’homme ?
Non, je pense pas, non. L’histoire du ménage et tout ça, c’est toujours pas réglé. Moi j’étais en réunion hier, j’avais pas fait la vaisselle, bè ça a gueulé le soir quand j’arrive. L’homme pense toujours "d’accord elle travaille, mais il faut qu’elle laisse l’appartement nickel" et comme y’a pas de petits magiciens qui viennent faire le ménage, le problème est pas réglé pour aller dans les réunions. Il faut avoir un gros courage de s’imposer, de dire que "c’est comme ça et pas autrement", et je pense qu’y a pas beaucoup de femmes qui sont prêtes à le faire. Donc l’égalité non. Niet. Sinon actuellement je ne participe plus à aucun mouvement parce que je me sens plus concernée, et je pense qu’il y a tellement de problèmes par rapport à la paix mondiale, à l’environnement et tout que le combat semble dérisoire de l’égalité des femmes et des hommes. Je pense qu’elles feraient mieux de commencer par élever leurs garçons correctement, hein, et leurs filles comme des femmes qui doivent se battre plus tard, et ça commence par là, par l’éducation, comme tout d’ailleurs hein, la propreté, et tout ça… Donc j’ai un peu baissé les bras. Enfin quand je rencontre un gosse qui met les pieds sur les chaises dans la RTM, je l’engueule, voilà, c’est tout ce que je peux faire. J’ai plus de mouvement féministe, non, j’y crois plus, non. Je vais plus au 8 mars, tout ça m’intéresse pas.

K : Si vous aviez un message à adresser aux femmes, quel serait-il ?
Le message bateau c’est d’avoir confiance en elles, que la beauté est intérieure, que là où y’a un désir y’a un chemin, qu’elles osent croire à leur destin, quoi ; que si même elles sont analphabètes et qu’elles ont envie d’être instituteur, c’est possible. Tout ça c’est des questions de volonté ; il faut rencontrer les bonnes personnes. Et qu’elles dansent, qu’elles n’oublient pas d’avoir quelque chose de ludique dans leur vie. Et que en couple, elles aient toujours un jardin secret où elles fassent des trucs personnels, c’est très important pour le couple. Et qu’elles s’occupent des autres le mieux qu’elles peuvent.

Propos recueillis par Odile Fourmillier le 21/06/06 ; rédaction : Patricia Rouillard ; image : Christian Coursaget.

Notes

[1De son vrai nom Hanne Karen Blarke Bayer, née le 22/09/40 au Danemark, actrice, chanteuse et écrivain.

[2Chanteuse et icône britannique dans les années 60-70.

[3Membre du bureau national des Comités de chômeurs CGT, responsable du comité chômeurs-CGT des Bouches-du-Rhône, président de Agir Ensemble contre le Chômage.

7 Messages

  • "Donc merci maman quoi !" 3 août 2006 14:02, par MONQIUE doehr

    merci Odile, c’est à peu près retranscris, si tu as des commentaire, cela m’interesserait de les lire

    Monique DOEHR

    • "Donc merci maman quoi !" 21 février 2007 17:23, par rita anna

      bonjour monique,

      je m’appelle rita, et si tu n’es pas une homonyme de monique doehr, tu as bien vécu dans tes jeunes années comme moi en moselle ?

      et nous étions amies en 1959 encore je me souviens,

      tu avais deux frères et une soeur estelle ?

      si je t’ai bien retrouvée j’aimerais avoir de tes nouvelles

      la lecture de "donc merci maman quoi" m’a émue, et j’ai pu admirer la franchise de ton ressenti

      voici mon mail :

      manata.manata ZTa voil.fr

      si tu veux bien me répondre nous pourrons peut-être prendre contact par la suite, je suis toujours à metz...

      rita anna scalvini

    • "Donc merci maman quoi !" 6 août 2012 06:15, par xdVczCHVP

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    • "Donc merci maman quoi !" 28 septembre 2012 17:17, par Alfonzo Kassin

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    • "Donc merci maman quoi !" 6 octobre 2012 19:29, par Kolinski641

      C’est aussi avec ce type de blog qu’internet est LA mine d’information incontournable des temps modernes.

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  • Donc merci maman quoi ! 2 septembre 2009 07:51, par tahiti-samia ZTa hotmail.fr

    Chapeau d’être une femme d’avoir un parcours très difficile,
    mais battante , courageuse, forte du caractère.
    Cela n’est pas facile pour certaines femmes de subir la souffrance et la dèche. Bravo !!!

  • Donc merci maman quoi ! 23 septembre 2009 16:04, par Mario4

    Intéressant cet article, sur le parcours édifiant d’une femme battante qui a vécu l’époque intense et révolutionnaire pour les droits sociaux de l’ après guerre, et surtout a fait partie des mouvements féministes et de la libération des femmes, dont aujourd’hui les jeunes filles, elles-même n’ont pas toujours conscience de l’importance des transformations apportées pour des mentalités conservatrices et de la dureté des combats menés par ces femmes, sur la voie des libertés de la condition féminine, car si tu ne t’empares pas toi-même de tes droits, personne ne te les déposera aux pieds. Je pense qu’ aujourd’hui, l’affirmation de ces droits n’est que rarement effective dans la société, malgré les progrès législatifs apportés par la loi Veil, qui, avec la pilule va affirmer le droit à la sexualité des femmes, et au plaisir tout simplement, sans l’angoisse des conséquences, car elles pourront avorter légalement. Désormais, elles allaient refuser les carcans d’une société hypocrite d’alors, réactionnaire à la papa, imprégnée de fondamentalisme religieux, qui a détruit tant d’existences et d’élans d’amours sincères, au nom de la morale judéo-chrétienne. Mais, les progrès de la science et le formidable engagement de ces femmes et de quelques hommes, tout de même, dont les jeunes d’aujourd’hui devraient prendre en exemple, vont faire trembler les bastions vermoulues et révolus du pouvoir traditionnel en place, en revendiquant la liberté de leur corps et de leur vie sociale et affective, et plus globalement le désir pour beaucoup de l’utopique rêve évolutionnaire. C’est pour cela que le témoignage de Monique est intéressant et significatif de cette époque tourmentée et radicale qui n’est pas si loin, où la volonté de renouveau et de liberté s’obtenait dans le combat permanent de chacun pour un idéal de partage et de solidarité entre tous. À l’heure actuelle, les jeunes filles ne devraient pas se contenter de ces acquis, car la réalité réactionnaire et paternaliste se cache derrière les intentions politiques démagogiques et les doctrines sexistes,(comme dans les récents pays entrant dans la zone Europe) avec le retour alarmant des religions anti- évolution(tels les wasps, américains blancs et racistes dans leur mythe du far-west, justifiant le génocide de la nation indienne) qui prêchent le créationnisme et la hiérarchie des races, des sexes, en n’hésitant pas à agresser des médecins qui pratiquent légalement l’avortement et à faire pression, au nom de la morale sur les gouvernants, ( avec la crise, c’est la droite populiste qui est au pouvoir, dans la plupart des pays européens) afin qu’ils fassent marche arrière, en voulant revenir aux croyances et l’ignorance d’un autre temps. Par conséquent, restons vigilants et comme Monique, malgré les difficultés, soyons attentifs aux nouveaux problèmes auxquels nous devons faire face actuellement, avec la crise climatique et des valeurs, en agissant au quotidien pour l’environnement, le vivant, avec les moyens de chacun, en écoutant la voix dépositaire de l’expérience et du vécu des anciens vers la jeunesse qui a, aussi besoin d’écoute, que d’être écoutée... est-ce possible, ou pas, à l’heure de l’ère de la communication, ce serait un comble !
    Maintenant, en faisant le rapide bilan du parcours de Monique, riche d’ événements et d’idéaux, et à la veille de sa retraite, on perçoit sa grande déception au sujet de l’ingratitude de sa fille, qu’ elle avait entraîné dans une éducation pas très équilibrée, mais surtout on ressent l’ illusion perdue de ses "amours décomposées", qui lui font dire que "les mecs n’ont pas compris", et d’autres clichés qui généralisent et retranchent chacun sur ses positions, apportant encore plus d’amertume et d’incompréhension des deux côtés. Non Monique, les hommes, pas plus que les femmes ne sont pas tous "tellement bêtes", ni la femme "tellement pure", faut arrêter avec des opinions aussi tranchées et caricaturales. Pour finir, au sujet de ses relations conflictuelles avec sa fille (sachez que les enfants doivent partir ! ) et pour son jeune amant, il faut, parfois savoir trancher dans le vif, et qu’il vaut mieux voyager seul que mal accompagné, en faisant le choix, au zénith de votre vie de la sérénité et de partir en quête de votre karma. Peace.

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